Rouge Beauté œuvre pour le développement de micros-écoles d’arts appliqués à la production artisanale locale réalisée par les femmes à Madagascar. L’Association a choisi comme sites d’activité trois régions : la Haute Matsiatra, la Boeny et l’Analanjirofo pour y dispenser une formation artistique afin de développer la créativité. Son but est de mettre en valeur et de diversifier sensiblement la production artisanale locale afin d’en accroître la diffusion. Rouge Beauté vise l’autonomie financière de ces femmes qui peuvent maintenant produire, dans la durabilité, un artisanat créatif et original au sein de structures légères.

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mardi 5 janvier 2016

Rouge Beauté, toujours là !


Hier, je me suis fait attaquer par un zébu, je ne m'y attendais pas. D'habitude, ils sont assez placides, les zébus, il m'arrive souvent d'en raccompagner qui s'égarent devant mon bungalow pour y manger quelques plantes. Cette fois-ci, c'était un jeune taureau. Il m'a regardée intensément et le temps que je réagisse, il avait déjà chargé, j'ai juste pu me retourner avant qu'il m'agresse, heureusement que ses cornes encore jeunes n'étaient pas acérées. Me voilà avec deux bleus, énormes, je suis bien décorée pour cette nouvelle année  !!!




Sinon, tout va bien, à Mahajanga, l'ambiance est bonne, les femmes sont très actives, la production est intense : grands tapis ronds en raphia tressé, tapis rectangles et rideaux en raphia tissé, nouveaux paniers en satrana (variété de palmier local), rideaux en soga brodé selon la technique richelieu... 




Nous avons programmé une nouvelle formation couture pour celles qui le souhaitent. Certaines, ont besoin de beaucoup de temps pour assimiler les connaissances et se familiariser avec la pratique mais c'est ça Rouge Beauté : chercher les meilleures solutions et s'adapter à chaque situation, c'est passionnant !!!







En décembre, je suis allée à Sainte Marie, à peine arrivée, j'ai dû me rendre à l'hôpital d'Ambodifotatra car le petit fils de Lorencine attendait depuis la veille d'être soigné, on lui avait fait le test du paludisme qui s'était avéré négatif, puis... rien. Ici, tu dois d'abord acheter, à la pharmacie de l'hôpital, les médicaments que le médecin t'a prescrits sinon, on ne te les administrera pas, tu ne seras pas soigné donc. S'il y a un espoir de trouver de l'argent, tu attends sur ton lit sans drap, c'est à la famille de les apporter ainsi que les repas. Bon, le petit s'en est sorti, il a eu de la chance cette fois-ci mais combien de gens meurent chaque jour faute de soin ?


Les artisanes de Ambatoroa ont toujours le moral, il y a de nouveaux projets qui s'annoncent pour l'Île, je ne sais pas encore si Rouge Beauté va pouvoir y participer... mais pour nous ce serait une reconnaissance et coup de pouce bienvenus. Comme d'habitude, j'ai rencontré nos partenaires que sont l'Office du Tourisme, le délégué du Ministère de la Culture et de l'Artisanat, la déléguée du Ministère du Tourisme, du Transport et de la Météorologie, la Présidente de l’Association des femmes de Madagascar à Sainte Marie, la FI.A.MA. et les Associations Drôles de Dames et Cétamada avec lesquelles nous seront également amenés à collaborer, tous ces partenaires sont très dynamiques et se battent pour que l'Île décolle économiquement tout en préservant ses ressources.


Pendant mon séjour, les femmes ont suivi une formation macramé avec Florentine qui va peut-être intégrer le groupe.


Nous attendons toujours d'avoir des fonds pour mettre en œuvre notre beau projet tel qu'il fonctionne à Mahajanga, avec un plan de formation technique et théorique, un espace de vente, un espace d'atelier et de formation ainsi qu'une coopérative d'achat qui pourra être plus modeste. À cela il faudra rajouter un programme pour produire, nous même, les fibres naturelles que sont le raphia et le penja (variété de jonc local) car nous ne pourrons pas toujours nous approvisionner suffisamment et gratuitement, nous devons anticiper dès maintenant.


Bonne année à tous, merci à ceux qui nous soutiennent et continueront à le faire, oui, un grand MERCI !


À suivre



Rosemarie Martin