Rouge Beauté œuvre pour le développement de micros-écoles d’arts appliqués à la production artisanale locale réalisée par les femmes à Madagascar. L’Association a choisi comme sites d’activité trois régions : la Haute Matsiatra, la Boeny et l’Analanjirofo pour y dispenser une formation artistique afin de développer la créativité. Son but est de mettre en valeur et de diversifier sensiblement la production artisanale locale afin d’en accroître la diffusion. Rouge Beauté vise l’autonomie financière de ces femmes qui peuvent maintenant produire, dans la durabilité, un artisanat créatif et original au sein de structures légères.

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dimanche 26 juin 2011

Mahajunga, juin 2011


Fin avril, nous venions d’engager la construction d’une nouvelle micro-école à Mahajanga, plus précisément à Amborovy, Petite Plage, eh bien, elle est maintenant terminée. Nous avons inauguré le bâtiment samedi dernier, en présence du Directeur Régional du Tourisme et de l’Artisanat. Le chantier s’est très bien passé, grâce à la maîtrise d’œuvre du propriétaire du terrain qui a fait un suivi de chantier remarquable pendant que j’étais à Sainte Marie et Fianarantsoa. Avec une rallonge de budget de 25%, nous avons réalisé, en plus du local fermé de 16 m2 prévu, un espace ouvert sur un côté, mais couvert, de 20m2. Nous disposons donc maintenant d’un espace pour la formation et le travail en atelier et une pièce close pour la boutique. C’est encore un peu vétuste mais les fondations ont été conçues de façon à pouvoir supporter un étage pour un agrandissement éventuel, nous pourrions aussi construire à l’arrière du bâtiment. Pour ce terrain de 80m2, nous avons signé un bail emphytéotique d’une durée de 18 ans renouvelable avec l’accord des deux parties.

Le groupe de 18 femmes reste sensiblement le même qu’avant : un peu plus de la moitié des artisanes viennent de Belinta à 1 Km de Petite Plage, les autres, pour la plupart, du quartier de Tsaramandroso.

La majorité d’entre elles tissent le raphia : sacs, rideaux pare soleil, tapis, sets de table, tête-à-tête… Quelques-unes travaillent le satrana : corbeilles à fruits, à papier,      dessous de plats, sets de tables, paniers, cache-bouteilles…

Avec la saison touristique, nous espérons que les ventes vont décoller. L’ouverture de ce lieu nous a permis de rencontrer les partenaires locaux qui sont en train de créer un Label Majunga pour le tourisme et l’artisanat. C’est très intéressant car cette ville possède beaucoup d’atouts qui ne sont pas encore exploités.


En fin de cette session de 10 mois, il est à constater que, sur chaque site, le style se précise et la production se recentre sur quelques produits phares.

À Sainte Marie, nature, simplicité, couleur naturelle du penja priment dans la conception d’objets basiques.
En Haute Matsiatra, les tapis et sacs en sisal de Taratra et Fitahiana, les robes, chemises et sacs en soga de Ampelasoa de couleurs naturelles s’opposent aux couleurs acidulées des chapeaux et pochettes de Mahasoabe.


Je vais passer les deux prochains mois en France. À noter l’Assemblée générale de Rouge Beauté vraisemblablement le vendredi 2 septembre. Je reviendrai à Majunga dès mon retour. Pendant ces deux mois, je vais garder le contact avec les artisanes, par téléphone car les sites ne sont toujours pas équipés d’ordinateurs avec connexion Internet.

Rosemarie Martin