Rouge Beauté œuvre pour le développement de micros-écoles d’arts appliqués à la production artisanale locale réalisée par les femmes à Madagascar. L’Association a choisi comme sites d’activité trois régions : la Haute Matsiatra, la Boeny et l’Analanjirofo pour y dispenser une formation artistique afin de développer la créativité. Son but est de mettre en valeur et de diversifier sensiblement la production artisanale locale afin d’en accroître la diffusion. Rouge Beauté vise l’autonomie financière de ces femmes qui peuvent maintenant produire, dans la durabilité, un artisanat créatif et original au sein de structures légères.

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jeudi 26 janvier 2012

Mahajanga, janvier 2012



La saison des pluies bat son plein, le mois de janvier a vu les trombes d’eau s’abattrent sur Mahajanga et pourtant, nous ne sommes pas les plus à plaindre dans le pays, les régions de Morombe ou Fianantasoa, par exemple, sont particulièrement gâtées.
Du coup, les activités sont au ralenti, nous avons dû fermer le magasin deux jours et les artisanes ne peuvent plus venir régulièrement à l’atelier. Les clients se font de plus en plus rares, cette situation ne va   pas s’améliorer avant fin mars.

 Mahajanga, un autre problème domine en ce moment : les ordures ménagères ne sont plus ramassées depuis des semaines et des semaines en raison de la grève des éboueurs qui ne sont plus payés depuis longtemps. En effet, les caisses de la ville sont vides. Ce qui est à craindre, en cette saison des pluies, c’est la peste qui sévit tous les ans et qui, dans ces circonstances, peut prendre des    proportions inhabituelles. Les tas d’immondices commencent même à envahir la chaussée dans certains quartiers du centre ville.

Si les activités sont au ralenti, nous avons, néanmoins, de nouvelles productions artisanales toutes les semaines notamment des objets de décoration pour la maison tels que des tapis et sets de table en satrana et raphia, des rideaux et des chapeaux en raphia… Les chapeaux, surtout ceux qui sont à large bord, se vendent très bien auprès de la clientèle touristique tananarivienne.


Je continue toujours à prendre des cours de malgache auprès de Gilberte qui est institutrice. Je progresse lentement mais sûrement. De toute façon, dans le cadre de mon activité, je suis obligée de m’exprimer en malgache car aucune des femmes du groupe ne s’exprime en français, ce n’est pas toujours brillant parfois drôle, mais nous arrivons à communiquer.

Il y a de grandes différences de niveaux scolaires au sein de l’équipe, certaines des artisanes sont analphabètes et peu douées en calcul. Le Conseil d’Administration Rouge Beauté avait déjà prévu, pour cette année, de financer des cours d’alphabétisation. Et, depuis quelques semaines, les femmes, les plus à l’aise avec la clientèle constituée de touristes et de résidents souvent d’expression française, demandent à suivre des cours de français. Nous allons envisager la question.

Pour l’instant, les événements politiques ne troublent pas notre quotidien, nous avons eu un peu peur samedi dernier en raison de l’agitation occasionnée par l’annonce de l’arrivée de l’ancien président. Maintenant, c’est le retour au calme. Le Consulat prévient, par SMS, tous ses ressortissants en cas de danger d’ordre politique, climatique ou autre.
Ce qui est à craindre c’est la délinquance, qui a beaucoup augmenté en raison du très grand appauvrissement de la société, il faut toujours rester vigilant.
Mais surtout, que ceux qui auraient envie de venir découvrir les activités de Rouge Beauté et visiter le pays n’hésitent pas, je serai là pour les guider.

À bientôt

Rosemarie Martin

mercredi 4 janvier 2012

Quelques nouvelles de la fin 2011 : une cascade malencontreuse de ma part, la saison des pluies qui commence, la construction d’une avancée de toiture nécessaire pour éviter que les rafales d’eau n’entrent dans l’atelier.
Mon activité a été un peu réduite ces quinze derniers jours car j’ai fait une grosse chute du haut d’un escalier, à 3 mètres de hauteur, ce qui m’a valu deux côtes fêlées, une petite visite à l’hôpital de Mahajanga, dont je n’ai vu que le plafond, et des effets post-traumatiques assez importants. Les radios sont un peu floues, mais la colonne vertébrale semble intacte. Donc, rien de grave, je m’en sors bien, la vie continue.

La saison des pluies vient de commencer depuis quelques jours avec ses trombes d’eau mais aujourd’hui, il fait un temps breton, petite pluie fine et ciel bas mais néanmoins lumineux et... 28°.
Au mois de décembre, nous avons fait construire un auvent de 20m2 qui couvre le reste du terrain que nous louons, nous sommes ainsi complètement à l’abri de la 
pluie même avec un vent d’est très fort.Dans le même registre, il va falloir, bientôt, que nous fassions creuser et cimenter un caniveau profond à l’arrière de l’atelier, des travaux que nous n’avions pas prévus mais indispensables pour éviter les torrents d’eau et de boue.

Et pour finir le chapitre travaux, il est prévu, pour cette année également, l’aménagement des sanitaires, toilettes et douche.

Avec les vacances de Noël, qui se terminent la semaine prochaine ici et à Mayotte, l’activité Rouge Beauté s’est bien portée. Nous vendons surtout des chapeaux aux Tananariviennes et des objets pour la maison : tapis, rideaux, sets de tables, corbeilles, plateaux… Julienne qui travaille le satrana a du mal à suivre car ses produits plaisent beaucoup et son travail est de très bonne facture.
La plupart des femmes du groupe Rouge Beauté de Majunga utilisent le raphia, il y a vraiment eu de nets progrès en teinture, tissage et tressage. Les grands tapis (1x2m) sont de toute beauté et partent au fur et à mesure. Nous avons, néanmoins parfois de petits soucis de finition, c’est un des problèmes majeurs dans l’artisanat malgache.

L’avantage du raphia et du satrana, contrairement au jonc, c’est que ce sont des fibres solides chacune à leur façon ; le raphia tissé ou tressé est souple et le satrana s’il est tressé avec la technique des trous est rigide.

Il va falloir que nous fassions le plein de raphia car bientôt, on ne pourra plus le récolter. On en trouve toute l’année, mais à des prix très élevés car, malheureusement, les vendeurs font de la spéculation. C’est encore plus grave quand il s’agit du riz.

A bientôt pour la suite…

Rosemarie Martin