Rouge Beauté œuvre pour le développement de micros-écoles d’arts appliqués à la production artisanale locale réalisée par les femmes à Madagascar. L’Association a choisi comme sites d’activité trois régions : la Haute Matsiatra, la Boeny et l’Analanjirofo pour y dispenser une formation artistique afin de développer la créativité. Son but est de mettre en valeur et de diversifier sensiblement la production artisanale locale afin d’en accroître la diffusion. Rouge Beauté vise l’autonomie financière de ces femmes qui peuvent maintenant produire, dans la durabilité, un artisanat créatif et original au sein de structures légères.

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jeudi 25 août 2016

Petit rappel sur le fonctionnement de Rouge Beauté




Les femmes inscrites à Mahajanga sont au nombre de 40 plus celles des six associations de la région de Mitsinjo. À Sainte Marie elles sont une quinzaine et à Fianarantsoa, l'association, en lien avec la Région de Haute Matsiatra, offre une formation auprès de 5 associations.
Les micros-écoles Rouge Beauté ne sont pas des ateliers de production mais des regroupement de femmes artisanes qui se forment continuellement.
L'association a pris son rythme de croisière à Mahajanga grâce à la production de tapis. Ces grands tapis en tresse de raphia, cousues, font la renommée de Rouge Beauté. Grâce à notre page Facebook "Rouge Beauté Madagascar" très visitée, nous sommes maintenant connues sur la Grande Île et au delà, nous livrons donc des tapis dans les différentes régions de Madagascar mais pour l'instant nous ne sommes pas organisées pour l'exportation.


Rythme de travail

Les artisanes travaillent, pour la plupart, l'après-midi, les tâches ménagères finies. Beaucoup travaillent chez elles. Rouge Beauté a offert un métier à tisser à chaque tisserande, mais il y a toujours cinq à dix femmes à l'atelier. 

Chaque lundi, les femmes apportent leurs productions de la semaine. Après le contrôle qualité, qui n'est pas encore tout à fait au point, chaque artisane remplit ses étiquettes, la blanche qui restera pour la comptabilité et la rouge, qui comporte des éléments de traçabilité et partira avec l’acheteur. Les nouveaux produits sont ensuite placés dans le magasin. C’est aussi le moment marketing.

16h30, c’est l’heure d’aborder le design. La formation informatique permet désormais aux femmes d'aller chercher des images sur le Web. Nous commentons, nous discutons, entrevoyons de nouvelles formes, de nouvelles techniques, de nouveaux objets à réaliser… les centaines d’images vues vont décanter dans nos cerveaux.

Vers 17h30, les femmes récupèrent l’argent de ce qui a été vendu à la boutique dans la semaine. Elles en dépenseront une partie à la coopérative d'achat pour se procurer les matériaux dont elles auront besoin. 

Le mercredi après-midi, il y a cours d'informatique et le vendredi après-midi, cours de français, de malgache (alphabétisation), de calcul et à nouveau d'informatique, par petits groupes. 


La production

Les techniques utilisées sont, pour l’essentiel, la vannerie en fibre de satrana (variété de palmier), le tissage et le tressage de raphia. Les produits étant de plus en plus élaborés, la couture et la broderie prennent désormais une grande importance.

Nous avons réalisé 1800 objets cette année, des pochettes pour dames, beaucoup de sacs à main, de sacs de voyage, chapeaux, photophores, abat-jour, sets et chemins de tables, dessous-de-plat, rideaux pare-soleil, tapis, corbeilles, panières, plateaux, paréos, nappes de table, rideaux… La production s'est considérablement améliorée depuis nos débuts. 

Ce sont les tapis ronds, tressés en raphia qui, encore cette année, ont la vedette.

La commercialisation

Nous continuons notre collaboration avec nos partenaires, la Mairie, l’Office du tourisme, le CITE et l’IRCOD, avec en mars, la Journée de la femme et fin mai une semaine expo-vente avant la fête des mères. 

En décembre, nous participons au Marché de Noël de L’Alliance Française de Majunga. 

Nos produits sont exposés à l’Office du tourisme qui possède aussi un aussi un petit kiosque sur le front de mer.

Cette année encore, plusieurs paquebots ont accosté à Majunga, l'Office du tourisme a organisé des ventes artisanales auxquelles nous avons participé.

En juin, s'est tenue La Journée Nationale de l'Artisanat à Mitsinjo, Rouge Beauté y était représentée par une dizaine d'artisanes.

Nous avons participé également au Festival des Baleines de Sainte Marie en juillet 2016.

La plupart de nos créations restent toutefois écoulées dans notre local Rouge Beauté, à Amborovy, Petite Plage, ouvert tous les jours sauf les jours fériés. 


La gestion des gains par l’Association Mena Tsara

En 2013, Rouge Beauté a passé la main. Les outils de gestion que nous avons créés en concertation, permettent aujourd'hui aux femmes de gérer elles-mêmes leurs gains au sein d’une association, Mena Tsara. La patente est désormais à ce nom. 

Au prix de revient d’un produit, 20% sont ajoutés pour constituer le prix de vente. Ces 20% sont répartis comme suit : 10% reviennent à la vendeuse et 10% paient les menus frais et la patente. Les artisanes achètent leur matière première et toutes leurs fournitures à la coopérative d’achat. Elles sont maintenant autonomes pour la plupart. Nous avons créé un système particulier pour les artisanes qui ne sont pas encore prêtes à anticiper leurs achats.



« Rouge Beauté hors les murs »

Nous continuons à former les femmes de cinq villages de la région de Mitsinjo, auxquelles nous achetons le raphia. Apprendre à transformer cette fibre est très important pour elles car cela leur permet d'améliorer sensiblement leurs revenus sans surexploiter le raphia.


En projet pour 2016/2017

Offrir un accès au numérique aux femmes artisanes

Maintenant que le site est équipé en ordinateurs et que les artisanes ont suivi une formation, il leur manque un bon abonnement sur le réseau Internet. Ceci était programmé en 2015/2016 mais nous n'avons pas eu les financements. Les artisanes et la chargée de mission se partagent donc 10 Go, ce qui est vraiment trop peu.

Les femmes ont besoin de s'ouvrir au monde extérieur afin de parfaire leurs connaissances professionnelles mais aussi continuer à se cultiver. C'est très important pour ces personnes qui, bien souvent, ont été très peu scolarisées; cela représente une seconde chance pour elles.


Pérenniser nos actions

Le groupe de Majunga est presque autonome. Nous allons continuer toutefois à le suivre de près afin que le projet continue à se développer encore. Nous allons aussi redoubler d’efforts pour le projet « Rouge Beauté hors les murs », à destination des femmes de la brousse du district de Mintsinjo.


À partir de septembre, la priorité sera donnée à Sainte-Marie, nous avons enfin obtenu les financements pour la construction d'une nouvelle micro-école, atelier, lieu d'exposition-vente... un équipement solaire, des ordinateurs, machines à coudre, métiers à tisser... et un grand plan de formation.

À suivre sur ce blog ou sur Facebook : Rouge Beauté Madagascar

L'Assemblée Générale se tiendra le jeudi 1er septembre à 19h au 22, rue Henri Lamour à Rezé, elle sera suivie par une Soirée de Soutien à 20h.
Rosemarie Martin