Rouge Beauté œuvre pour le développement de micros-écoles d’arts appliqués à la production artisanale locale réalisée par les femmes à Madagascar. L’Association a choisi comme sites d’activité trois régions : la Haute Matsiatra, la Boeny et l’Analanjirofo pour y dispenser une formation artistique afin de développer la créativité. Son but est de mettre en valeur et de diversifier sensiblement la production artisanale locale afin d’en accroître la diffusion. Rouge Beauté vise l’autonomie financière de ces femmes qui peuvent maintenant produire, dans la durabilité, un artisanat créatif et original au sein de structures légères.

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jeudi 27 novembre 2014

Petite escapade à Fianarantsoa



J'étais à Fianarantsoa au début du mois de novembre, j’y suis allée, comme tous les ans à cette période-là, pour faire de la formation auprès de quelques associations. Les femmes de  Tsaramandroso m’attendaient. Je les ai trouvées encore plus démunies que d’habitude, découragées, les pluies étaient en retard. Elles travaillent pourtant bien, mais elles n’arrivent pas à écouler leurs marchandises, il n’y a pas de point de vente pour elles à Fianarantsoa. 

Je suis allée également à Mahasoabe visiter deux associations, là, j’ai été bien surprise, la ville est en pleine expansion grâce aux gisements de tourmaline.

Cette fois-ci, j’ai surtout fait du lien entre les associations elles-mêmes et entre le Service du développement à la Région et les associations, espérons que cela porte ses fruits.


À Mahajanga, Rouge Beauté se porte plutôt bien, la formation couture vient de se terminer, les nouvelles machines à coudre sont très appréciées. Il nous reste encore quelques jours de formation en chapellerie, nous aimerions acquérir des moules à chapeau chauffants en métal, mais, pour l’instant, nous n’avons pas le budget nécessaire.

En plus des formations liées directement à l’activité, nous essayons de sensibiliser les femmes à la diététique, en effet, il y a beaucoup de problèmes de malnutrition, certains sont liés, bien sûr, à la pauvreté, mais d’autres, comme partout, sont de nature culturelle. Plusieurs artisanes, au sein de l’Association, ont des problèmes d’hyper tension. Les habitudes alimentaires sont coriaces, beaucoup de sel, de fritures, énormément de riz et peu, voire pas dutout, de légumes et de fruits, heureusement, une des artisanes possède de bonnes connaissances en nutrition, elle a réussi, aussi, à mobiliser un petit groupe de 5 femmes, à Belinta, pour faire de l’exercice, tous les matins, sur la plage, je dis, bravo !

De.nouvelles créations apparaissent régulièrement, tapis, paniers, pochettes, cache-pots, abat-jour, sac…


Notre installation électrique a été entièrement refaite avec de bons matériaux aux frais de l’artisan qui nous avait posé du fil chinois très dangereux.

La semaine prochaine, je pars à Sainte Marie où, malheureusement, un feu de brousse a dévasté le site sur lequel nous étions implanté, c’est Philomène, la responsable à Ambatoroa, qui me l’a appris par téléphone.

À suivre...

Rosemarie Martin

jeudi 30 octobre 2014

Un lundi à Rouge Beauté

Aujourd'hui lundi, comme tous les matins, Yvonne et Hortense, responsables de la boutique font le ménage, dépoussièrent les objets, il faut dire, qu’en bordure de piste nous avons beaucoup de poussière et comme si nous n'en avions pas assez, un camion vient de perdre une tonne de sable juste devant la porte du magasin. Elles doivent aussi nettoyer le caniveau, il est très profond pour absorber toute l’eau lors de la saison des pluies, il est souvent plein de sachets et de bouteilles plastique en plus du sable. Maintenant, Yvonne arrange la boutique, elle a beaucoup de goût, tous les jours, elle met certains objets en valeur, aujourd’hui, c’est au tour des tapis d’occuper la place d’honneur.


À l’atelier, Myriam, Soazara, Mélodiane sont en train de tisser des tapis et des rideaux, le petit Adelphe, un an et demi, fils d’Hortense, court dans tous les sens, c’est son domaine, il est là presque tous les jours.
Les électriciens sont là aussi, ajoutant un peu de bazar, notre installation a été faite avec du fil électrique fabriqué en Chine, à première vue, il se présente exactement comme du fil normal mais après quelques mois, les gaines intérieures se délitent, heureusement que je m’en suis aperçu car avec la saison des pluies qui arrivent bientôt cela aurait pu être très grave. Les gens qui fabriquent ce matériel, ceux qui les vendent et ceux qui les installent sont de véritables criminels, de combien d’incendies sont-ils déjà responsables ?

Cinq femmes de Petite Plage viennent d’arriver pour acheter de la teinture à la coopérative, Monika, Trefany, Monique… C’est Yvonne qui s’occupe d’elles.

Midi arrive bientôt, nous avons deux visiteurs, très intéressés mais ils font quelques achats, Hortense est contente.
Les femmes mangent sur place, du riz, des brèdes et un peu de poisson frit qu’elles viennent d’acheter dans les petites échoppes qui mènent à la plage. Maintenant, c’est l’heure de la sieste tout le monde s’allonge sur des nattes, Lamaka, un œil entrouvert, quand même, au cas où viendraient des clients, la boutique reste ouverte tous les jours de 9h à 18h, même le dimanche.

Vers quinze heure, tout le monde s’active, d’autres artisanes arrivent peu à peu, Julienne apporte la commande prête de 20 tapis de bain en satrana pour l’hôtel Le Coco Lodge. 
Le lundi, c’est le jour où chacune amène la production de la semaine, on commente, on contrôle la finition. On regarde ce qui manque dans le magasin, ce qu’il faut arrêter de produire pour l’instant. Chaque femme remplit ses étiquettes, la blanche qui restera pour la comptabilité et la rouge, qui comporte des éléments de traçabilité, partira avec l’acheteur. 
Les artisanes de Mitsinjo, en stage en ce moment chez nous, ont apporté des tapis ovales, il faut calculer la surface afin de déterminer le prix, pas facile ! Les nouveaux produits sont maintenant en magasin. Des visiteurs arrivent, il y a encore des tapis étalés partout, ce sont de bons clients qui achètent deux rideaux, un tapis, un sac à main et quelques pochettes.

   
16h30, c’est l’heure de la formation design, nous allons chercher des images sur Internet, nous commentons, nous discutons, entrevoyons de nouvelles formes, de nouvelles techniques, de nouveaux objets à réaliser… Les centaines d’images vues vont décanter dans nos cerveaux et faire surgir de nouvelles productions.




Vers 17h30, les femmes récupèrent l’argent de ce qui a été vendu dans la semaine. Depuis un an, les artisanes gèrent elles-mêmes les finances de la boutique en s’appuyant sur des outils de gestion que nous avons conçus et adaptés peu à peu.

18h, la nuit va bientôt tomber, Rouge Beauté ferme boutique, mais quelques artisanes restent encore pour travailler un peu à l’atelier.


Venez visiter notre page Facebook : https://www.facebook.com/pages/Rouge-Beauté-Madagascar/684412314920383?fref=ts

À suivre, 
Rosemarie Martin

jeudi 9 octobre 2014

jeudi 25 septembre 2014

Rentrée à Mahajanga


Me voilà rentrée à Mahajanga depuis une quinzaine de jours. 
Rouge Beauté était en pleine effervescence car nous avons eu une grosse commande de 200 sacs pour la Convention Nationale de la JCI (Jeune Chambre Internationale) qui se déroule les 25, 26 et 27 septembre à Mahajanga. La commande a été livrée samedi, ouf !




Une telle commande, c’est bien mais malheureusement ce travail a été fait au détriment de l’achalandage de la boutique. Depuis un mois, les femmes n’ont rien pu créer de nouveau et nos clients habituels nous boudent, il va valoir ramer pour les récupérer.

Lundi, nous avons fait notre grosse réunion de rentrée. S’est posée, alors, la question d’accepter de telle commande avec des prix trop serrés ; en résumé, les artisanes n’ont pas gagné grand chose, donc ce n’est pas valable, le problème, c’est que les femmes se sont laissées convaincre de tirer les prix au maximum pour obtenir cette commande, il faut que cela nous serve de leçon pour la prochaine fois. 
Les artisanes se sont jurées de :
- ne pas se laisser influencer par des personnes qui paraissent « importantes », de calculer le juste prix et de ne pas en démordre quitte à perdre le marché.
- de s’organiser afin que la créativité reste toujours le premier objectif du groupe.
-  de ne pas oublier les clients fidèles.

Nous avons décidé qu’il valait mieux que nous montions encore en gamme, ce serait plus intéressant et d’un meilleur rapport.
















Ici, les vacances ne sont pas terminées, bien que ce soit la fin, il y a encore pas mal d’activité à Petite Plage qui reçoit beaucoup de Tananariviens. Certaines femmes de l’association ne viennent pas en ce moment car elles travaillent pour les nombreux étals de restauration rapide, hotely, qui se sont montés à la va-vite, à la plage, pour accueillir les touristes, cet hiver austral, c’est un vrai business. Petite Plage a beaucoup changée depuis un an.



La formation couture a débuté hier et aura lieu 3 jours par semaine pendant 8 semaines. Les artisanes se sont organisées en trois groupes de niveau. Il s’agit d’apprendre les bases de la couture et l’utilisation de machines électriques, nous avons 3 ménagères et 3 professionnelles. Les machines professionnelles vont terriblement vites mais surtout, elles nous permettront de coudre de grosses épaisseurs de raphia et de tissu. Nathalie, la couturière qui anime la formation est très professionnelle et très pédagogue, elle mène les artisanes à la baguette, malheur à celles qui ne cousent pas droit mais tout ça se fait dans la bonne humeur et les rires.

 

Merci à tous ceux qui ont participé à La soirée des 5 ans de Rouge Beauté à Nantes au Lieu Unique. L’argent que nous avons récolté a déjà intégré le budget de fonctionnement. 

Si vous souhaitez devenir membre de Rouge Beauté, vous pouvez télécharger le bulletin d’adhésion sur ce Blog à la rubrique : « Comment nous contacter ».

À suivre


Rosemarie Martin

jeudi 21 août 2014

C'est l'hiver à Madagascar

Très bonne nouvelle, la Section Monde du Secours Populaire Nantes/Saint-Nazaire a décidé de nous aider en finançant l’électrification solaire du site Rouge Beauté à Mahajanga. Nous sommes très heureux, cela permettra aux femmes de ne pas subir les éternelles coupures de courant et va dans le sens d’une autonomisation du groupe.




Je suis en France jusqu’au 6 septembre. En attendant mon retour à Madagascar, je converse tous les vendredis après-midi, sur Skype, avec les artisanes de Mahajanga, la formation informatique a porté ses fruits. C’est formidable de pouvoir visiter l’atelier et la boutique, de voir l’évolution de la production. Tout va bien. Apparemment, il y a plus de clients que lors de l’hiver dernier.
Hé oui, en ce moment, c’est l’hiver à Madagascar. Sur la côte ouest, il fait une douce chaleur mais sur les Hauts Plateaux, au cœur du pays, c’est plutôt frisquet.

Le jeudi 4 septembre 2014, Rouge Beauté fête ses 5 ans au Lieu Unique, vous êtes tous invités, nous avons besoin de soutien et d’augmenter le nombre d’adhérents car Rouge Beauté se développant, les frais de fonctionnements, qui sont rarement jamais subventionnés, s’accroissent sensiblement. Si chacun amenait au moins un ami, ce serait super ! 


De plus, lors de cette soirée festive, aura lieu un tirage au sort qui vous permettra, peut-être, de gagner une œuvre d’art ; en effet, cinq artistes ont offert généreusement une de leur production pour aider Rouge Beauté. Vous pouvez participer, d’ores et déjà, en contactant rougebeaute@gmail.com. Plus vous achetez de tickets plus vos chances de gagner seront grandes. 100% des sommes récoltées iront à Rouge Beauté.







À suivre

Rosemarie Martin




vendredi 13 juin 2014

Petite Plage, Amborovy, Mahajanga

Mahajanga vient de perdre une image familière : la pauvre Vazaha qui pédalait, pédalait, pédalait sur le bitume ou dans le sable pour démarrer sa mobylette. J’ai échangé l’engin de malheur pour un scooter, il n’est pas tout jeune, mais il démarre au quart de tour.


Ce matin, c’était la remise officielle des dons du Rotary Club à Rouge Beauté (Cf. message 22 avril). Ce projet, initié par le Club de Nantes Jules Verne a été suivi de près par le Club de Mahajanga.


M3TV était là pour filmer la cérémonie et montrer ce que nous avons pu réaliser avec cet argent, notamment les grilles de sécurité, les sanitaires et tout un plan de formation. 

Les formations ont vraiment bien fonctionné, l’informatique et la chapellerie tous les matins, la broderie et l’assemblage du raphia tous les après-midi, le satrana pendant cinq jours. Nous avons même pris un petit moment pour le calcul.
Nous avons acquis, également, des équipements nécessaires au développement de l’activité des femmes artisanes : des métiers à tisser, des ordinateurs, du matériel pédagogique, du matériel de bricolage, du mobilier…

Ce matin, les artisanes avaient préparé des gâteaux, des sandwichs, de la citronnade, à la grande joie des enfants.

La semaine dernière, nous avons reçu la visite des femmes de la région de Mitsinjo, productrices de raphia, venues pour se former à Rouge Beauté. Les femmes de Benetsy ont encore fabriqué de beaux tapis en raphia tressé.








Notre commande de 300 kg de raphia est arrivée dimanche, par la mer, en boutre. La récolte a eu beaucoup de retard cette année en raison du cyclone. Cela a pénalisé notre production.

Fin juin, je reviens en France, pour deux mois.

À suivre

Rosemarie Martin

dimanche 11 mai 2014

Mahajanga, le raphia



La récolte du raphia va bientôt commencer, heureusement car nous sommes en rupture de stock. La semaine dernière, je suis allée dans la région de Mitsinjo, à une centaine de kilomètres au sud de Mahajanga, pour négocier les achats de raphia pour un an. La récolte se fait sur 5 mois, de mai à septembre, il faut donc prévoir aussi pour les 7 mois suivants si on ne veut pas subir la spéculation à outrance.

Rouge Beauté ne se contente pas d’acheter du raphia dans cette région, l’Association forme aussi les femmes de six villages à la transformation du raphia en artisanat afin d’en limiter l’exploitation intensive tout en maintenant le pouvoir d’achat de ces femmes.

On peut parler de Rouge Beauté hors les murs, un programme a été mis en place : Robine, la responsable à Mahajunga  se rend sur place, 3  ou 4 fois par an pour dispenser une formation technique, j’y vais 2 fois pour le design et faire le point. Les femmes, elles, viennent en stage à Rouge Beauté, Mahajanga, 2 fois par ans. (Cf. message 26 novembre 2013). Les productions les plus réussies sont vendues à la boutique de Rouge Beauté, les autres au marchés de Mitsinjo et de Namakia.

Nous avons eu de belles surprises surtout à Benetsy où Nitagna et Sofia ont réalisé de très beaux tapis, très bien finis. À Ampitsopitsoka, la production artisanale a été très endommagée par le dernier cyclone, seuls les abat-jour ont pu résister. 
À Ambohibary et Ankaramanasa, les villageois nous ont montré leurs pépinières, il y a maintenant une prise de conscience de la précarité de cette matière première.

Pour ce périple, Joëlle, la présidente de Rouge Beauté et son mari, en visite à Madagascar, étaient du voyage et quel voyage ! Nous avons pris le Bac pour traverser la Betsiboka, puis un vieux 4/4 pour aller à Mitsinjo, ensuite ce fut la charrette à zébu, la moto, la pirogue et même la marche à pied. Joëlle était plus à l’aise que moi sur la moto, il faut dire que son chauffeur était très compétent, il fallait l’être pour traverser le sable, la boue, les ravines, les rivières, nous nous sommes embourbés dans des trous , de la vase jusqu’aux cuisses, à soulever la moto pour que le moteur ne soit pas noyé, un  sur le dos à préserver. Bon, nous sommes rentrées chez Jean César, notre hôte, à Mitsinjo, en un seul morceau mais pleines de bleus, d’éraflures et si sales qu’à peines reconnaissables.

La charrette à zébu fut moins du goût de Joëlle, non pas tant à cause du grand inconfort de ce véhicule mais, parce que vu notre position sur la charrette, à proximité du postérieur des zébus, il était difficile d’échapper à certaines émissions et ce qui devait arriver arriva, Joëlle reçu un beau présent mal odorant sur son pied gauche, bien que ce fut le pied gauche, elle ne sembla pas y trouver son bonheur.


De retour à Mahajanga, j’ai repris pied dans le projet financé par le Rotary Club, les sanitaires et grilles de sécurités sont maintenant terminés ainsi que les 10 nouveaux métiers à tisser. Nous avons commencé la formation informatique ainsi que la formation broderie et assemblage. La formation chapellerie va débuter cette semaine. Nous avons lancé notre campagne de promotion auprès d’une chaîne de télé, M3TV. Notre premier publi-reportage nous a apporté de nouvelles recrues et deux gros clients, à suivre…


 
À bientôt

Rosemarie Martin

mardi 22 avril 2014

Déplacements, grande activité, chantier, délestage...

Me voilà encore de retour à Mahajanga mais, cette fois-ci, je suis allée faire de la formation auprès d’associations de femmes artisanes à Fianarantsoa qui travaillent le taretra, sisal et le forona, sorte de jonc.

En revenant, je me suis arrêtée à Antsirabe, pour la rencontre annuelle France Volontaire à Madagascar, la plupart des participants avaient, comme moi, le statut de VSI (Volontaires de Solidarité Internationale). C’est vraiment intéressant de partager des expériences, j’ai fait de belles rencontres, des actions communes pourront peut-être en découler.

Nous venons de passer un week-end de Pâques très animé, c’est une tradition à Madagascar que d’aller pique-niquer le lundi de Pâques, tous les gens de la ville viennent au bord de la mer, beaucoup marchent à pied, certains arrivent dès la nuit. Hier, il y avait un embouteillage monstre à Petite Plage où se déroulait également la régate : Majunga fait son tour du monde, ce sont les pêcheurs qui font la course, leurs voiles représentent un pays, une région du monde ou encore une association, c’était formidable !

À Rouge Beauté, Mahajanga, il y beaucoup d’activité en ce moment, les artisanes sont en plein boom à cause des vacances de Pâques qui arrivent avec, nous l’espérons, de nombreux tourismes.

Nous sommes aussi en plein chantier : les sanitaires, enfin et les grilles de sécurité sont en cours d’installation. Nous rêvions bien d’un monde sans grille mais l’Assurance n’était pas d’accord. Ces travaux ont été réalisés grâce à une belle subvention du Rotary Club. Il s’agit d’une AIPM (Action d’Intérêt Public Mondial), fruit de la collaboration entre le club de Nantes, le club de Mahajanga, un club anglais et le Siège,
La première tranche de travaux, le gros œuvre, avait été prise en charge par la Fondation d’entreprise Total et LPSA qui s’occupe de la logistique pétrolière à Madagascar. Le Rotary Club, finance, en plus des travaux déjà cités, de l’équipement informatique et de communication, des machines à coudre, des métiers à tisser, de l’outillage, du mobilier, et un gros plan de formation en vannerie, broderie, chapellerie,   couture, informatique…
Des formations en crochet, tissage, tressage du raphia et tressage du satrana, sorte de palmier, sont prodiguées depuis le 6 janvier, nous attendons pour bientôt les ordinateurs et les machines à coudre. Le matériel de bureau et pédagogique est déjà arrivé, les stores aussi. De nouveaux métiers à tisser sont en chantier, ensuite ce sera le tour du mobilier, nous manquons cruellement de tables et de rangements. Enfin, nous pensons que fin juin tout sera fini à part quelques formations, peut-être.

À l’heure où j’écris ces mots, il y a encore une coupure de courant, c’est presque tous les jours deux, trois, quatre heures, voire plus. Soupire !






Rosemarie Martin

lundi 17 mars 2014

Sainte Marie en mars


  
Me voilà revenue de la brousse depuis ce matin, déjà quinze jours que je suis à Sainte Marie, la plupart du temps à Ambatoroa, dans le Nord. La journée du 8 mars s’est très bien passée, toutes les femmes de l’Île s’étaient donné rendez-vous à Ambatoroa pour défiler en lambahoany colorés en chantant sur un fond de percussion. Pour moi, grande impatiente dans le pays du moramora, les discours ont quand même été… longs. Mais bon, le bal de la veille, les défilés, la bonne humeur, la musique, les échanges… les femmes sont pleines d’énergie. Cette journée m’a aussi permis de rencontrer la plupart de nos partenaires.

En parlant de partenariat, Rouge Beauté vient de s’affilier à l’Office du Tourisme de l’Île qui fait peau veuve. Un grand projet de Charte de Tourisme Durable est en train de s’échafauder avec tous les acteurs de l’économie touristique. Pour l’instant, c’est le stade de l’état des lieux, ensuite seront définis les critères de cette charte puis viendra le temps de la mise en place et le suivi, tout ça va prendre au minimum un an.
Nous avons reçu, à Rouge Beauté, la visite du chargé de mission pour l’étude préalable. Si cette charte se met en place nous pourrons être une des étapes de circuits touristiques. Il y a encore beaucoup à faire à Sainte Marie pour améliorer le tourisme.

Tout cela est vraiment positif, seule  au tableau, je vous en avais déjà parlé début novembre, l’hôtel Chez Antoine auquel nous sommes accolées, est en passe de fermer, nous devons donc déménager au village dès que nos finances nous le permettront.
La route d’Ambodifotatra à Ambatoroa, est maintenant presque terminée, ce qui va sans doute transformer la vie des villageois à plus ou moins court terme. Un nouveau taxi-brousse s’est installé qui se nomme Transport rapide, en plus il est confortable, finies les galères dans des véhicules pourris et dangereux.

Demain, je vais aller rendre visite à l’hôtel Soanambo, notre meilleur client sur l’île qui vient de nous faire une nouvelle commande et j’irai voir aussi mes amis de l’Hôtel Lakana qui nous ont toujours soutenu dans notre action.

Malgré les difficultés relatives au site, la matière première, le penja, plus dur à travailler en période de pluie, les artisanes continuent à produire.
Nous sommes en train d’exploiter une  façon de tisser le penja.
Une nouvelle recrue connaît une technique de macramé très intéressante pour le raphia.

Mercredi, je reviens à Mahajanga.




Rosemarie Martin