La récolte du raphia va bientôt commencer, heureusement car nous sommes en rupture de stock. La semaine dernière, je suis allée dans la région de Mitsinjo, à une centaine de kilomètres au sud de Mahajanga, pour négocier les achats de raphia pour un an. La récolte se fait sur 5 mois, de mai à septembre, il faut donc prévoir aussi pour les 7 mois suivants si on ne veut pas subir la spéculation à outrance.
Rouge Beauté ne se contente pas d’acheter du raphia
dans cette région, l’Association forme aussi les femmes de six villages à la
transformation du raphia en artisanat afin d’en limiter l’exploitation
intensive tout en maintenant le pouvoir d’achat de ces femmes.
On peut parler de Rouge Beauté hors les murs, un
programme a été mis en place : Robine, la responsable à Mahajunga se rend sur place, 3 ou 4 fois
par an pour dispenser une formation technique, j’y vais 2 fois pour le design
et faire le point. Les femmes, elles, viennent en stage à Rouge Beauté,
Mahajanga, 2 fois par ans. (Cf. message 26 novembre 2013). Les productions les
plus réussies sont vendues à la boutique de Rouge Beauté, les autres au marchés
de Mitsinjo et de Namakia.
Nous avons eu de belles surprises surtout à Benetsy
où Nitagna et Sofia ont réalisé de très beaux tapis, très bien finis. À Ampitsopitsoka, la production artisanale a été très endommagée par le dernier
cyclone, seuls les abat-jour ont pu résister.
À Ambohibary et Ankaramanasa, les villageois nous ont
montré leurs pépinières, il y a maintenant une prise de conscience de la
précarité de cette matière première.
Pour ce périple, Joëlle, la présidente de
Rouge Beauté et son mari, en visite à Madagascar, étaient du voyage et quel
voyage ! Nous avons pris le Bac pour traverser la Betsiboka, puis un vieux
4/4 pour aller à Mitsinjo, ensuite ce fut la charrette à zébu, la moto, la
pirogue et même la marche à pied. Joëlle était plus à l’aise que moi sur la
moto, il faut dire que son chauffeur était très compétent, il fallait l’être
pour traverser le sable, la boue, les ravines, les rivières, nous nous sommes
embourbés dans des trous , de la vase jusqu’aux cuisses, à soulever la
moto pour que le moteur ne soit pas noyé, un sur le dos à préserver.
Bon, nous sommes rentrées chez Jean César, notre hôte, à Mitsinjo, en un seul
morceau mais pleines de bleus, d’éraflures et si sales qu’à peines
reconnaissables.
La charrette à zébu fut moins du goût de Joëlle, non
pas tant à cause du grand inconfort de ce véhicule mais, parce que vu notre
position sur la charrette, à proximité du postérieur des zébus, il était
difficile d’échapper à certaines émissions et ce qui devait arriver arriva, Joëlle
reçu un beau présent mal odorant sur son pied gauche, bien que ce fut le pied
gauche, elle ne sembla pas y trouver son bonheur.
De retour à Mahajanga, j’ai repris pied dans le
projet financé par le Rotary Club, les sanitaires et grilles de sécurités sont
maintenant terminés ainsi que les 10 nouveaux métiers à tisser. Nous avons
commencé la formation informatique ainsi que la formation broderie et
assemblage. La formation chapellerie va débuter cette semaine. Nous avons lancé
notre campagne de promotion auprès d’une chaîne de télé, M3TV. Notre premier
publi-reportage nous a apporté de nouvelles recrues et deux gros clients, à
suivre…
À bientôt
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