Rouge Beauté œuvre pour le développement de micros-écoles d’arts appliqués à la production artisanale locale réalisée par les femmes à Madagascar. L’Association a choisi comme sites d’activité trois régions : la Haute Matsiatra, la Boeny et l’Analanjirofo pour y dispenser une formation artistique afin de développer la créativité. Son but est de mettre en valeur et de diversifier sensiblement la production artisanale locale afin d’en accroître la diffusion. Rouge Beauté vise l’autonomie financière de ces femmes qui peuvent maintenant produire, dans la durabilité, un artisanat créatif et original au sein de structures légères.

r

r

dimanche 23 août 2015

Assemblée Générale et Soirée de Soutien le jeudi 3 septembre

Je suis en France jusqu'au 5 septembre.

Le jeudi 3 septembre,
à 19 h, se tiendra l'Assemblée Générale de Rouge Beauté,
suivie à 20 h de la Soirée de Soutien,
cela se déroulera au Lieu Unique à Nantes 
dans le Salon de Musique au 1er étage.
Vous êtes cordialement invités.
Ce sera l'occasion de suivre une présentation en images de l'activité de Rouge Beauté et de pouvoir poser les questions qui vous intéressent.


SAINTE-MARIE

Je terminais mon dernier article, fin juin, sur le Festival des Baleines, à Sainte Marie. Nous avions mis beaucoup d'espoir sur cet événement pour nous faire connaître, et voilà, la grève à Air Madagascar s'est prolongée pendant plus d'un mois, résultats catastrophiques pour nous et, je pense, pour beaucoup. C'est vraiment dommage toute cette énergie dépensée pour rien, nous nous retrouvons avec beaucoup de produits invendus qui vont s'abîmer et les femmes sont bien découragées, surtout à Sainte Marie...

À Sainte-Marie où, cette année, le sort s'est acharné contre nous, déjà, l'an passé nous évoquions, la nécessité de changer de site mais cette année, c'est devenu obligatoire en raison de l'incendie qui a ravagé l'hôtel qui nous hébergeait sur son terrain (cf. article du 6 janvier 2015). Nous avons trouvé un nouvel emplacement dans le village d'Ambatoroa mais nous cherchons encore des financements pour construire un local comme à Mahajanga.




MAHAJANGA

Je suis régulièrement en contact, sur Skype, avec les femmes de Mahajanga, tout à l'air de bien se passer, il y a des commandes de tapis et nous sommes en train de faire notre stock de raphia, la saison de collecte est courte, elle n'a commencé qu'en juin cette année et à partir de septembre, il n'est souvent plus possible d'en trouver chez les producteurs.
En avant première, voici quelques extrait du bilan de cette année écoulée sur ce site, cela constitue, peut-être, une redite par rapport à certains articles mais un petit résumé rafraîchi les mémoires :

À Mahajanga, 36 femmes font partie de Rouge Beauté, elles bénéficient de la structure et de l'organisation. Le site de Mahajanga est constitué d'un atelier, d'une coopérative d'achat avec un espace de formation et d'une boutique. Cette année, nous avons eu de nouveaux équipements :

Une installation solaire : Ce projet a été financé par le Secours Populaire Nantes/Saint Nazaire. Il prend en charge tout l'éclairage, les ordinateurs et une partie des machines à coudre. Majunga est ensoleillé toute la journée, neuf mois sur douze, il n'y a véritablement que quinze jours où l'ensoleillement est médiocre et encore...
La vie de l'atelier a changé, les artisanes restent travailler, bien souvent, tard le soir, surtout lorsqu'il y a des commandes et, pour la boutique, c'est idéale de pouvoir l'éclairer dès que le jour baise dès 5 heures en hiver.




Une presse à moule à chapeau : le Rotary-club nous a offert une presse à moules à chapeaux afin de réaliser des chapeaux de diverses formes. Cet équipement était accompagné d'une formation plus spécifique en chapellerie.



Rythme de travail
Les artisane travaillent, pour la plupart, l'après-midi, les tâches ménagères finies. Beaucoup travaillent chez elles, Rouge Beauté a offert un métier à tisser à chaque tisserande mais il y a toujours cinq à dix femmes, en permanence, à l'atelier.
Tous les lundis les femmes apportent leurs productions de la semaine. Après le contrôle qualité, qui n'est pas encore tout à fait au point, chaque artisane remplit ses étiquettes, la blanche qui restera pour la comptabilité et la rouge, qui comporte des éléments de traçabilité et qui partira avec l’acheteur. Puis, les nouveaux produits sont placés dans le magasin, c’est aussi le moment marketing.
16h30, c’est l’heure d’aborder le design, depuis la formation informatique, les femmes savent aller chercher des images sur le Web, nous commentons, nous discutons, entrevoyons de nouvelles formes, de nouvelles techniques, de nouveaux objets à réaliser… les centaines d’images vues vont décanter dans nos cerveaux.
Vers 17h30, les femmes récupèrent l’argent de ce qui a été vendu à la boutique dans la semaine, elles en dépenseront une partie à la coopérative d'achat pour se procurer les matériaux dont elles ont besoin.
Les mercredis après-midi, il y a cours d'informatique et les vendredis après-midi, cours de français, malgache (alphabétisation), calcul et, de nouveau, informatique, tout cela par petits groupes.

La production :
Les techniques utilisées sont, pour l’essentiel, la vannerie en fibre de satrana (variété de palmier), le tissage et le tressage de raphia. Les produits étant de plus en plus élaborés, la couture et la broderie prennent maintenant une grande importance.
Nous avons réalisé 1477 objets cette année, des pochettes pour dames, beaucoup de sacs à main, de sacs de voyage, chapeaux, photophores, abat-jour, sets et chemins de tables, dessous-de-plat, rideaux pare-soleil, tapis, corbeilles, panières, plateaux… La production, s'est beaucoup améliorée depuis le début.
Ce sont les tapis ronds, tressés en raphia qui, depuis quelques mois, ont crée la surprise, ils sont de toute beauté et se vendent très bien. Trois autres nouveautés ont vu le jour, les rideaux de graines, les rideaux en broderie « richelieu » et les chapeaux style borsalino.

La commercialisation
Nous continuons notre collaboration avec les partenaires locaux que sont l’Office du tourisme, le CITE et l’IRCOD, avec en mars, la Journée de la femme et fin mai une semaine expo-vente avant la fête des mères. 
En décembre, nous participons au Marché de Noël à L’Alliance Française de Majunga.
Nous pouvons exposer nos produits à l’Office du tourisme qui possède aussi un petit kiosque sur le front de mer.
Cette année, plusieurs paquebots ont accosté à Mahajanga, l'Office du tourisme a organisé des ventes artisanales auxquelles nous avons participé sans grand succès, nous devons revoir nos produits qui ne sont pas adaptés.
Nous avons participé également au Festival des Baleines de Sainte-Marie en juillet 2015.
Cependant, la plupart de nos créations sont écoulées dans notre local Rouge Beauté, à Amborovy, qui est ouvert tous les jours. Le mois d'août n'est pas terminé mais les artisanes peuvent espérer doubler leur chiffre d'affaire cette année.

La gestion des gains
Les outils de gestion que nous avons créés, en concertation, permettent aux femmes de gérer elles-mêmes leurs gains au sein d’une association, Mena Tsara.
Au prix de revient d’un produit, 20% sont ajoutés pour constituer le prix de vente. Ces 20% sont répartis comme suit : 10% reviennent à la vendeuse et 10% sont destinés à régler les frais divers et la patente. Les artisanes achètent leur matière première et toutes leurs fournitures à la coopérative d’achat au prix de gros. Elles sont maintenant autonomes pour la plupart. Nous avons créé un système particulier pour les artisanes qui ne sont pas encore prêtes à anticiper leurs achats de fournitures.
L'Association Rouge Beauté ne prend aucun pourcentage sur les objets que vendent les femmes.

 Rouge Beauté hors les murs » dans le district de Mitsinjo : le projet mis en place en 2014 se porte bien :
Nous continuons à former les femmes de cinq villages de la région de Mitsinjo, producteurs de raphia auxquels nous achetons cette matière première. Apprendre à transformer cette fibre est très important pour ces femmes car cela leur permet d'améliorer sensiblement leurs revenus tout en diminuant la collecte du raphia qui est en danger de surexploitation.


FIANARANTSOA
Étant donné le fort développement du site de Majunga, Rouge Beauté s’est un peu mis en retrait dans la région de Fianarantsoa. Nous continuons, toutefois, la formation auprès de 5 associations locales à raison de deux quinzaines par an.







À suivre le 3 septembre et ou sur la page Facebook :


Rosemarie Martin