Rouge Beauté œuvre pour le développement de micros-écoles d’arts appliqués à la production artisanale locale réalisée par les femmes à Madagascar. L’Association a choisi comme sites d’activité trois régions : la Haute Matsiatra, la Boeny et l’Analanjirofo pour y dispenser une formation artistique afin de développer la créativité. Son but est de mettre en valeur et de diversifier sensiblement la production artisanale locale afin d’en accroître la diffusion. Rouge Beauté vise l’autonomie financière de ces femmes qui peuvent maintenant produire, dans la durabilité, un artisanat créatif et original au sein de structures légères.

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mardi 15 novembre 2011

Fianarantsoa, Majunga, Sainte Marie, octobre/novembre 2011


J’ai passé le début du mois d’octobre à Fianarantsoa, j’ai travaillé avec Ampelasoa, l’Association qui utilise le Soga, je suis allée, également, voir l’Association Soalandy qui travaille la soie à Ambalavao, Madame Arline, la responsable, est toujours aussi active et entreprenante. Elle fait maintenant de la formation, son équipe s’agrandit. J’ai été reçu aussi par les femmes de l’association AMI à Anja, commune située à une  de kilomètres d’Ambalavao, elles font de la couture, de la broderie et de la vannerie. C’est un groupe très important, d’environs une centaine de personnes qui ne pratique son activité artisanale qu’en période creuse pour l’agriculture.
Aurélie Razafinjato, qui est avec nous depuis le début du projet et sans laquelle notre action serait, bien souvent, plus difficile à mener, m’a fait rencontrer un nouveau groupe de femmes qui travaille le sisal.
Mon travail en Haute Matsiatra consiste en formations ponctuelles auprès des 8/9 associations présentées par la Région. Il est problématique que nous n’ayons toujours pas trouvé de lieu, avec nos partenaires locaux, pour créer une véritable micro-école comme à Majunga et dans une moindre mesure à Sainte-Marie.

À Mahajanga, le projet évolue plutôt bien, j’y suis revenue à la mi-octobre pour accueillir, avec toute l’équipe des artisanes Rouge Beauté, l’éductour dont je vous ai parlé dans le message précédent. La visite de l’atelier et de la boutique s’est très bien passée, les femmes, d’ailleurs, ont fait un très bon chiffre d’affaires ce jour-là. Mais, nous espérons surtout des retombées plus tard en étant boutique escale de circuits touristiques. Comme vous le savez, les artisanes  Beauté peuvent, maintenant, exposer et vendre à l’Office du Tourisme de Mahajanga ainsi que tous les artisans labellisés Angaya. Avec tout ce groupe, nous allons également bénéficier d’un emplacement au Bazar Be, marché situé à Majunga Be, non loin de l’ancien  Rouge Beauté. Ce marché est très fréquenté par les touristes et les résidents étrangers. Nous sommes en train de réfléchir à la conception de ce     stand commun qui devrait être ouvert pour les fêtes de fin d’année. 


 






À Sainte Marie, le groupe suit son petit bonhomme de chemin. Après un mois d’août très fructueux avec la participation au Festival des Baleines, les femmes y ont vendu plus d’une cinquantaine d’objets, l’activité s’est un peu relâchée et l’équipe s’est rétrécie. Il faut dire qu’il passe très peu de visiteurs sur la piste en ce moment, résultat, en partie, d’histoires locales. De plus, c’est la période de repiquage du riz, travail spécifiquement féminin. À Ambatoroa, toutes les femmes travaillent aux champs, ici, on dit plutôt : travailler à la forêt. Depuis une semaine, la production a repris avec des produits simples : sandrify, nattes, paniers, corbeilles, cache-bouteilles, sacs... Philomène a essayé une nouvelle fibre, le vakoa. Les comptes sont, comme d’habitude, très bien tenus, il y a 50000 Ar en caisse.
La saison des pluies s’annonce, nous avons fait réparer le faîtage de la boutique et les huisseries. Nous espérons que la construction va bien tenir en cas d’intempérie. En 2008, le cyclone Ivan avait détruit 80% du village.

Aujourd’hui, je repars pour Mahajanga, je reviendrai à Sainte Marie en avril. Je ne sais pas comment je vais retrouver mon bungalow car, en mon absence, la toiture en satrana, très abîmée, devait être refaite mais ces derniers jours, il y a eu de très grosses pluies sur Mahajanga…

A bientôt

Rosemarie Martin

mardi 27 septembre 2011



Je commence, malheureusement, ce message par une très mauvaise nouvelle, qui me rend très triste, nous avons perdu, dans un naufrage qui s’est produit le 29 août, à Sonierana Ivongo, un partenaire cher à nos yeux, Bimba Onésyme, représentant, à Sainte Marie, du Ministère de la Population. Cet accident tragique a causé la mort de 14 personnes dont la Ministre, Nadine Ramaroson. La délégation revenait justement de Sainte Marie.
Nous avions entamé un très bon travail avec Monsieur Bimba, après la mise en place du Marché de Noël, nous projetions de créer une Maison des artisanes… 


J’ai passé le mois de septembre à Mahajanga, j’ai quand même eu quelques déceptions en arrivant car, en cette période de vacances, la boutique n’avait pas été ouverte tous les jours et le travail avait peu avancé. Il faut dire que le processus de labellisation avait exigé de Robine, la responsable, une grande participation aux nombreuses réunions.


En tout cas, maintenant, l’ensemble du groupe Rouge Beauté a obtenu la labellisation : produit artisanal de Mahajanga, ce qui offre de nombreux avantages, une reconnaissance locale et une mise en relation avec les partenaires touristiques de diverses horizons. Dans la semaine du 10 au 16 octobre, aura lieu un « éductour »* et le site Rouge Beauté a été choisi pour une visite des tours- opérateurs locaux et européens, le 14 octobre. 
L’Office du tourisme qui s’est agrandi avec un nouvel espace boutique présente et vend les objets des artisanes et associations labellisées. Pour les femmes de Rouge Beauté, c’est une reconnaissance et un apport financier non négligeables.

La labellisation a permis, également, aux artisanes Rouge Beauté de suivre un stage sur la teinture naturelle, au Cite (Entreprise d’appui à mission sociale offrant des prestations d’appui aux petites entreprises et opérateurs, en combinant information, formation et appui-conseil) en septembre, cela leur a donné l'occasion d’étendre leurs propres connaissances dans ce domaine. 
Vendredi dernier, toute la journée, nous avons donc mis le stage en pratique, dans la cour devant la maison de Robine, à Belinta (photos ci-jointes). La teinture du raphia à base de curcumin, cendre de bois, pelures d’oignons, écorce d’arbres de mangrove donne vraiment de beaux résultats.

Le satrana ne prend pas bien la couleur, ce n’est pas grave cela apporte une note de blanc.

Nous sommes donc engagées, en ce moment, dans la conception d’objets de couleurs naturelles sans être puristes pour autant. La boutique est du meilleur effet avec un coin nature, un coin couleur et un coin tradition, c’est un bon équilibre.

Si au mois de juin, notre micro-école n’était toujours pas électrifiée, c’est, maintenant, chose faite grâce à la générosité de Gérard Rousset, de l’entreprise ATS à La Réunion, qui nous a offert gracieusement son savoir et sa main d’œuvre. Étant donné que la nuit tombe sur Mahajanga entre 17h30 et 18h30, c’est bien appréciable. Pour l’instant, nous sommes branchés sur la Jirama, la compagnie nationale de distribution électrique. Je pense que la prochaine étape logique serait d’équiper la structure en énergie solaire ce qui serait moins polluant et meilleur marché en consommation dans une région où le soleil est roi cependant, l’investissement de base est cher et les produits proposés sur place pas toujours fiables.


Je termine ce message en vous annonçant que Rouge Beauté est maintenant considéré officiellement comme organisme d’intérêt général ce qui, outre la reconnaissance de l’intérêt de nos activités, donne lieu a des déductions d’impôts pour les généreux donateurs potentiels que vous êtes.

A bientôt, je pars à Fianarantsoa jusqu’au 10 octobre.

Rosemarie Martin

*L'éductour est un terme technique utilisé par les professionnels du tourisme. Il s'agit de voyages ou de circuits de promotion et d'information réalisés par les fabricants de voyages et proposés gratuitement aux agences de voyages et tours-opérateurs. Le but est de faire tester la formule à des professionnels pendant plusieurs jours tout en les incitant à les proposer ensuite à leurs clients. De telles opérations peuvent également être organisées par les offices de tourisme dans le cadre d'opérations de développement.

dimanche 26 juin 2011

Mahajunga, juin 2011


Fin avril, nous venions d’engager la construction d’une nouvelle micro-école à Mahajanga, plus précisément à Amborovy, Petite Plage, eh bien, elle est maintenant terminée. Nous avons inauguré le bâtiment samedi dernier, en présence du Directeur Régional du Tourisme et de l’Artisanat. Le chantier s’est très bien passé, grâce à la maîtrise d’œuvre du propriétaire du terrain qui a fait un suivi de chantier remarquable pendant que j’étais à Sainte Marie et Fianarantsoa. Avec une rallonge de budget de 25%, nous avons réalisé, en plus du local fermé de 16 m2 prévu, un espace ouvert sur un côté, mais couvert, de 20m2. Nous disposons donc maintenant d’un espace pour la formation et le travail en atelier et une pièce close pour la boutique. C’est encore un peu vétuste mais les fondations ont été conçues de façon à pouvoir supporter un étage pour un agrandissement éventuel, nous pourrions aussi construire à l’arrière du bâtiment. Pour ce terrain de 80m2, nous avons signé un bail emphytéotique d’une durée de 18 ans renouvelable avec l’accord des deux parties.

Le groupe de 18 femmes reste sensiblement le même qu’avant : un peu plus de la moitié des artisanes viennent de Belinta à 1 Km de Petite Plage, les autres, pour la plupart, du quartier de Tsaramandroso.

La majorité d’entre elles tissent le raphia : sacs, rideaux pare soleil, tapis, sets de table, tête-à-tête… Quelques-unes travaillent le satrana : corbeilles à fruits, à papier,      dessous de plats, sets de tables, paniers, cache-bouteilles…

Avec la saison touristique, nous espérons que les ventes vont décoller. L’ouverture de ce lieu nous a permis de rencontrer les partenaires locaux qui sont en train de créer un Label Majunga pour le tourisme et l’artisanat. C’est très intéressant car cette ville possède beaucoup d’atouts qui ne sont pas encore exploités.


En fin de cette session de 10 mois, il est à constater que, sur chaque site, le style se précise et la production se recentre sur quelques produits phares.

À Sainte Marie, nature, simplicité, couleur naturelle du penja priment dans la conception d’objets basiques.
En Haute Matsiatra, les tapis et sacs en sisal de Taratra et Fitahiana, les robes, chemises et sacs en soga de Ampelasoa de couleurs naturelles s’opposent aux couleurs acidulées des chapeaux et pochettes de Mahasoabe.


Je vais passer les deux prochains mois en France. À noter l’Assemblée générale de Rouge Beauté vraisemblablement le vendredi 2 septembre. Je reviendrai à Majunga dès mon retour. Pendant ces deux mois, je vais garder le contact avec les artisanes, par téléphone car les sites ne sont toujours pas équipés d’ordinateurs avec connexion Internet.

Rosemarie Martin

samedi 28 mai 2011

L'hiver commence en Haute Matsiatra


 C'est l’hiver qui commence mais pour l’instant, il n’est pas trop rigoureux, la température varie entre 10° à 25 selon le moment de la journée. À partir de cette période, les nuits deviennent dures pour les sans-abri mais aussi pour les gardiens de nuit qui dorment dans de petites cabanes de fortune montées chaque soir et démontées chaque matin devant ou à côté des portes de magasins qu’ils doivent surveiller pour 40000 Ar (15€) par mois toutes les nuits ainsi que les dimanches et les jours fériés. Joseph est allé chercher son seul bien, sa petite radio, pour que je le photographie avec.



Les femmes du quartier de Tsaramandroso sont de plus en plus actives. Elles ne se contentent pas de tisser la fibre de sisal, elle vont, elles-mêmes, cueillir les feuilles pour l’extraire, c’est un très gros travail. Après le séchage, c’est la teinture à l'aide d’écorces d’arbres, de champignons, de racines… Puis vient le tressage et enfin le tissage.

À Ambohimahamasina, nous avons poursuivi le stage de la fin janvier sur les lampes et abat-jour. Cette fois-ci, nous sommes allés jusqu’au montage électrique, l’apprentissage s’est bien passé, mais nous avons eu quelques ennuis avec les interrupteurs, chinois, tous défectueux. Il y a eu plus de peur que de mal malgré quelques étincelles le soir venu. Ce village n’est alimenté en électricité qu’une heure par jour entre 18h30 et 19h30.

De remarquable à Mahasoabe, un jeu de dame en sisal, des tapis ainsi que des chapeaux très beaux de toutes les couleurs.




L’association, Ampelasoa, qui ne travaille que le Soga (toile écrue), a enrichi sa collection, toujours marquée par la tresse de tissu, de nappes ou plutôt sets de table pour deux personnes et de ceintures de voyage, très pratiques pour transporter l’argent et les papiers discrètement.

Dans l’ensemble, à part les chapeaux et petits sandrify (pochettes qui s’emboîtent) très colorés des associations Taratra et Faly, la tendance est toujours au naturel.

Aux dernières nouvelles, le chantier de la micro école de Majunga avance bien, j’y serai dimanche soir et pourrai en rendre compte dans le prochain message.

À bientôt

Rosemarie Martin

Tissage de tresses de sisal en Haute Matsiatra.avi

Extraction de la fibre de sisal en Haute Matsiatra Madagascar.avi

vendredi 29 avril 2011

Rouge Beauté, avril 2011 à Ambatoroa, Sainte Marie

Mon séjour à Sainte Marie se termine, le début de session fut décevant et difficile, la production était faible et plus grave encore, la créativité était en régression. Il faut dire que depuis mon dernier passage, c’était la saison des cyclones, saison où il n’y a pas de touristes, de grosses intempéries et beaucoup de travail aux champs, s’est rajouté à tout cela de gros problèmes de santé de Philomène, la responsable du groupe, et une sérieuse blessure à la main de l’une des artisanes. Néanmoins, nous avons réussi à renverser la vapeur en recentrant la production autour de la notion de 100% naturel : fibres et teinture, avec des produits simples, de qualité : corbeilles, sets de tables, cache bouteilles, abat-jour, rideaux pare-soleil, nattes, sandrify (pochettes)...
Je pense que les femmes d’Ambatoroa, à Sainte Marie, ont trouvé leur voie, leur spécificité.

Nous nous sommes donc lancés dans la teinture à partir de racine de tamotamo (curcumin) qui produit un jaune intense et d’un certain champignon qui se transforme en poussière et donne un marron plus ou moins foncé selon le temps de trempage. La teinture prend bien mieux sur le raphia que sur le penja. Nous allons donc nous en servir pour les bordures.

Nous avons été récompensés de nos efforts, à point nommé, par la visite de plusieurs gérants de grands hôtels de l’île qui ont vraiment apprécié les produits. En plus des objets vendus sur place nous avons obtenu une commande d’une cinquantaine d’abat-jour, pour commencer. J’espère que peu à peu, nous allons nous faire connaître par les structures hôtelières de l’île, il est très important que Rouge Beauté poursuive sa deuxième mission qui est le développement du marché local.

Pour l’instant, les recherches d’un lieu pouvant abriter la Maison des artisanes de l’Île n’ont pas abouti. Je suis toujours en lien étroit avec le représentant régional du Ministère de la population et des affaires sociales, nous envisageons, bien sûr, l’organisation d’un marché de Noël cette année.

De toute façon, pour l’instant, Rouge Beauté ne pourrait entreprendre une construction ou même une rénovation, ses moyens financiers ne le permettraient pas car l’Association vient de s’engager sur la construction d’une micro-école (lieu de formation, atelier, boutique), à Mahajanga, pour la somme de 2000€. Le chantier est démarré depuis une semaine, ce projet se situe sur un site très touristique de Mahajanga, à Petite Plage, tout près de Belinta, là où nous travaillons déjà avec un groupe de femmes. Cette construction modeste, de 16m2, conçue de manière à évoluer ultérieurement, si nos moyens le permettent, doit être inaugurée fin juin afin d’être opérationnelle pour la saison touristique. 

En attendant je vais aller passer le mois de mai à Fianarantsoa.

Rosemarie Martin

jeudi 31 mars 2011

Février/mars 2011 à Mahajanga


Majunga n’avait pas connu de saison des pluies aussi intense depuis longtemps.
Nous avons reçu la visite de trois de nos membres dont la trésorière, Véronique Moreau, et le trésorier adjoint, Jacques Rabiller, ils sont repartis avec quelques échantillons, surtout des sacs en raphia tissés main.

Le groupe de Mahajanga-ville a pris sa vitesse de croisière, il est maintenant assez productif, plus créatif et très en progrès quant à la qualité de la finition. Le groupe de Belinta, qui a plus de difficulté avec l’assemblage et la couture, s’oriente vers une production de tapis, sets de table, dessous-de-plat, rideaux pare soleil, tentures…

Pour vous permettre de mieux visualiser les matières de base et leur utilisation, voici un petit point en image sur les fibres naturelles utilisées par les artisanes Rouge Beauté.


À Sainte Marie, les artisanes tressent surtout le penja qui a la particularité d’être blanc à l’intérieur ainsi que le harefo, très souple, au rendu moelleux, ce sont deux variétés de jonc, ravindahasa. Elles travaillent également le raphia, rofia, qui est une variété de palmier.




Dans la région de Haute Matsiatra, les femmes emploient différents joncs comme le forona, souple, le vinda, résistant, le zozoro, le harefo mais aussi le sisal,    taretra, de la famille des agaves et la fougère, apanga


À Mahajanga, située dans une région plus sèche, il n’y a pas de jonc mais on tresse le satrana, un palmier très présent dans la région et le raphia.

Je vais passer le mois d’avril à Sainte Marie où le groupe m’attend ainsi que Modestine qui m’enseigne le  Malgache avec beaucoup de compétence.

Rosemarie Martin

samedi 12 février 2011

Début 2011 en Haute Matsiatra


En ce moment, c’est la saison des pluies. 

Mon séjour à Fianarantsoa vient de se terminer, j’ai travaillé avec les associations habituelles, je vous les présente un peu afin que vous puissiez les reconnaître si vous passez par là.

Ampelasoa est une toute petite association basée, jusqu’ici, dans le quartier de Tanana Ambony à Fianarantsoa, elle emploie exclusivement le soga, toile écrue, fabriquée à Madagascar par l’entreprise Cotona implantée à Antsirabe depuis une soixantaine d’années. Ces couturières confectionnent maintenant des robes, des chemises et des sacs, leur marque de fabrique est la tresse présente dans la composition de chaque article.



Les femmes de Fitahiana
, avec lesquelles j’ai fait connaissance en octobre dernier, habitent à Tsaramandroso un quartier de Fianarantsoa qui ressemble plutôt à un village de campagne. Elles tressent et tissent le sisal. Ce sont des femmes qui mènent une vie très dure et qui en veulent, leur production a beaucoup évolué depuis le mois d’octobre dernier.


Le Centre Madre Teresa accueille des artisans handicapés à Mahamanina, quartier de Fianarantsoa, ils font de la transformation, à partir de gony, bâche plastique qui sert à tout, de vanneries et parfois de cuir ou similicuir.

Taratra et l’Association Faly, situées Mahasoabe à une vingtaine de kilomètres de la ville, utilisent respectivement le jonc et le sisal. Ces deux associations travaillent de plus en plus ensembles, leur production est très intéressante.






Soalandy est basée à Ambalavao, à une soixante de kilomètres au sud de Fianarantsoa, sur la route de Tuléar. Les femmes de Soalandy filent et tissent la soie (landy). La responsable, Madame Arline, est très dynamique, très ouverte aux idées créatives. Depuis peu, elle s’est lancée dans l’élevage du vers à soie. La production habituelle de la région est plutôt la soie sauvage.
AMI, association de Anja, commune située à une vingtaine de kilomètres d’Ambalavao, fait de la couture, de la broderie et de la vannerie à partir de divers joncs (ravindahasa) de la région notamment le forona et le vinda.





Soamiray c’est une très grosse association qui regroupe 200 femmes réparties dans une quinzaine de villages de la commune d’Ambohimahamasina située à deux heures d’Ambalavao. Cette association, avide de nouvelles idées, fonctionne très bien. Cette fois-ci nous avons axé la formation, pour un groupe de 27 femmes, exclusivement sur la production de luminaires.

Dans l’ensemble, les femmes avec lesquelles je travaille sont plutôt de milieu rural.

Suite au bilan du 1er février de cette dernière session en Haute Matsiatra, les orientations générales, pour la prochaine session de mai, sont de :
. Développer davantage l’emploi de la teinture naturelle,
. Travailler sur le changement d’échelle : passer à la taille supérieure pour la plupart des produits ou au très petit pour certains d’entre eux,
. Orienter davantage la production vers l’aménagement de l’habitat, tapis, abat-jour, poufs, corbeilles à papiers, tapis de souris d’ordinateur, boîtes de rangement, rideaux, art de la table…

Malgré tout ce travail de créativité, il reste le gros problème du marché local à développer. Le projet de Maison des Artisanes, à la fois espace de formation, atelier et boutique dans un lieu que nous visons avec la Région et les associations partenaires notamment le CEDII, ne pourra aboutir qu’après les élections car des autorisations ministérielles sont nécessaires. Mais je ne pars pas vaincue.

 En attendant, nous continuons à chercher des moyens de mettre cet artisanat en valeur et surtout de le faire vendre ; le 1er février, le CEDII avait organisé une rencontre entre le Président de la Chambre des Métiers et Rouge Beauté, donc moi-même, un projet de foire artisanale à Fianarantsoa va voir le jour. La première édition est prévue en juin 2011.


Je serai à Majunga, à partir de la semaine prochaine et jusqu'à la fin mars, il y fera une chaleur étouffante, avec de gros orages sans doute. Je vais avoir beaucoup de visites d'adhérents Rouge Beauté, à suivre...

Rosemarie Martin

vendredi 7 janvier 2011

Décembre à Sainte Marie



J'ai passé les fêtes de fin d’année à Sainte Marie dans la chaleur, avec les moustiques mais aussi avec « Petit papa Noël » comme musique de fond, entre autres… J’ai partagé mon temps depuis un mois entre Ambatoroa, lieu d’implantation de notre micro-école, dans le nord de Sainte Marie et Ambodifotatra, la ville principale de l’île plus au sud.

À Ambatoroa, j’ai eu la bonne surprise de retrouver Lorencine transformée, elle semblait rajeunie de dix ans, mais qu’avait-elle changé ? Devant ma surprise, tout le monde riait, en fait, elle m’a expliqué : «Nandeha ianao talata taminy avril, alarobia…» (tu es partie mardi en avril, mercredi…). Donc, dès le lendemain de mon départ, elle est allée se faire prendre les empreintes pour de nouvelles dents grâce à l’argent de son artisanat. Ça m’a vraiment fait plaisir de voir ce résultat concret de Rouge Beauté.

Toutefois, il faut garder les pieds sur terre, Ambatoroa, est vraiment difficile d’accès et pour multiplier les ventes, j’essaie de trouver des solutions dans la partie la plus touristique de l’île, le Sud.


Ambodifotatra : Le bazar des associations a été repoussé à je ne sais quand… pour cause d’inauguration du nouveau lycée qui tombait le même jour. Voilà, une fois de plus, un projet qui a beaucoup de chance de ne pas voir le jour, c’est un peu décourageant ! Du coup, je suis en train de mettre toute mon énergie pour une action pérenne, la création d’une Maison des artisanes, à Sainte Marie. Le Directeur de la population est partant, il a déjà une idée quant à son emplacement mais je sais que si ça marche, cela ne se fera pas en un jour…


En attendant, j’ai trouvé,  pour la période des fêtes, un espace de vente, en ville, dans un lieu qui abrite, Quad Sainte Marie, une entreprise touristique qui organise des balades découvertes en quad. Les responsables de cette entreprise m’ont proposé d’investir gratuitement ce lieu, bien situé, avec les produits artisanaux (photos ci-contre).

Ça s’est très bien passé : en plus des gains indéniables, sans être mirobolants, cela à permis aux femmes d’Ambatoroa de se faire connaître.



La semaine prochaine, je serai à Fianarantsoa jusqu'au 9 février.


A bientôt

Rosemarie Martin