Rouge Beauté œuvre pour le développement de micros-écoles d’arts appliqués à la production artisanale locale réalisée par les femmes à Madagascar. L’Association a choisi comme sites d’activité trois régions : la Haute Matsiatra, la Boeny et l’Analanjirofo pour y dispenser une formation artistique afin de développer la créativité. Son but est de mettre en valeur et de diversifier sensiblement la production artisanale locale afin d’en accroître la diffusion. Rouge Beauté vise l’autonomie financière de ces femmes qui peuvent maintenant produire, dans la durabilité, un artisanat créatif et original au sein de structures légères.

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dimanche 11 mai 2014

Mahajanga, le raphia



La récolte du raphia va bientôt commencer, heureusement car nous sommes en rupture de stock. La semaine dernière, je suis allée dans la région de Mitsinjo, à une centaine de kilomètres au sud de Mahajanga, pour négocier les achats de raphia pour un an. La récolte se fait sur 5 mois, de mai à septembre, il faut donc prévoir aussi pour les 7 mois suivants si on ne veut pas subir la spéculation à outrance.

Rouge Beauté ne se contente pas d’acheter du raphia dans cette région, l’Association forme aussi les femmes de six villages à la transformation du raphia en artisanat afin d’en limiter l’exploitation intensive tout en maintenant le pouvoir d’achat de ces femmes.

On peut parler de Rouge Beauté hors les murs, un programme a été mis en place : Robine, la responsable à Mahajunga  se rend sur place, 3  ou 4 fois par an pour dispenser une formation technique, j’y vais 2 fois pour le design et faire le point. Les femmes, elles, viennent en stage à Rouge Beauté, Mahajanga, 2 fois par ans. (Cf. message 26 novembre 2013). Les productions les plus réussies sont vendues à la boutique de Rouge Beauté, les autres au marchés de Mitsinjo et de Namakia.

Nous avons eu de belles surprises surtout à Benetsy où Nitagna et Sofia ont réalisé de très beaux tapis, très bien finis. À Ampitsopitsoka, la production artisanale a été très endommagée par le dernier cyclone, seuls les abat-jour ont pu résister. 
À Ambohibary et Ankaramanasa, les villageois nous ont montré leurs pépinières, il y a maintenant une prise de conscience de la précarité de cette matière première.

Pour ce périple, Joëlle, la présidente de Rouge Beauté et son mari, en visite à Madagascar, étaient du voyage et quel voyage ! Nous avons pris le Bac pour traverser la Betsiboka, puis un vieux 4/4 pour aller à Mitsinjo, ensuite ce fut la charrette à zébu, la moto, la pirogue et même la marche à pied. Joëlle était plus à l’aise que moi sur la moto, il faut dire que son chauffeur était très compétent, il fallait l’être pour traverser le sable, la boue, les ravines, les rivières, nous nous sommes embourbés dans des trous , de la vase jusqu’aux cuisses, à soulever la moto pour que le moteur ne soit pas noyé, un  sur le dos à préserver. Bon, nous sommes rentrées chez Jean César, notre hôte, à Mitsinjo, en un seul morceau mais pleines de bleus, d’éraflures et si sales qu’à peines reconnaissables.

La charrette à zébu fut moins du goût de Joëlle, non pas tant à cause du grand inconfort de ce véhicule mais, parce que vu notre position sur la charrette, à proximité du postérieur des zébus, il était difficile d’échapper à certaines émissions et ce qui devait arriver arriva, Joëlle reçu un beau présent mal odorant sur son pied gauche, bien que ce fut le pied gauche, elle ne sembla pas y trouver son bonheur.


De retour à Mahajanga, j’ai repris pied dans le projet financé par le Rotary Club, les sanitaires et grilles de sécurités sont maintenant terminés ainsi que les 10 nouveaux métiers à tisser. Nous avons commencé la formation informatique ainsi que la formation broderie et assemblage. La formation chapellerie va débuter cette semaine. Nous avons lancé notre campagne de promotion auprès d’une chaîne de télé, M3TV. Notre premier publi-reportage nous a apporté de nouvelles recrues et deux gros clients, à suivre…


 
À bientôt

Rosemarie Martin