Rouge Beauté œuvre pour le développement de micros-écoles d’arts appliqués à la production artisanale locale réalisée par les femmes à Madagascar. L’Association a choisi comme sites d’activité trois régions : la Haute Matsiatra, la Boeny et l’Analanjirofo pour y dispenser une formation artistique afin de développer la créativité. Son but est de mettre en valeur et de diversifier sensiblement la production artisanale locale afin d’en accroître la diffusion. Rouge Beauté vise l’autonomie financière de ces femmes qui peuvent maintenant produire, dans la durabilité, un artisanat créatif et original au sein de structures légères.

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lundi 23 mai 2022

Les artisanes de Mahajanga, de Sainte Marie et de Fianarantsoa échangent leurs savoirs


L'association compte maintenant tout juste 150 artisanes. 

La saison des cyclone est maintenant bien derrière nous, cette année, les artisanes de Sainte-Marie et de Fianarantsoa ont subi quelques dégâts.




FIANARANTSOA

Au mois de mars, les 10 artisanes de Fianarantsoa ont suivi une formation photographie avec Aina, professeur d'art plastique.

En avril, nous avons organisé un Échange des Savoirs, les femmes de Fianarantsoa ont reçu leurs collègues de Sainte-Marie et de Mahajanga, c'était la première fois que des représentantes des 3 sites se retrouvaient ensemble, la rencontre fut beaucoup plus dynamique, nous allons réitérer cette formule.

Cette session d'échange des savoirs était accompagnée de formations design et photographie.


Les artisanes ont échangé leurs techniques de tressage et de nattage pour créer de nouveaux motifs pour les sets de table et les tapis, et de nouveaux objets tels que des rideaux et des abat-jour. Un concours de créativité a été organisé en fin de session, les créations et leurs auteures ont été généreusement photographiées par les photographes en herbe. 
Ces rencontres sont aussi l'occasion voir d'autres contrées, d'autres cultures et d'échanger les pratiques respectives d'organisation et de gestion, les artisanes de Fianarantsoa ont ainsi découvert qu'elles aussi pouvaient créer une Caisse de Solidarité Maladie.


SAINTE-MARIE

En février, la tempête tropicale Dumako a fait beaucoup de dégâts à Ambatoroa, de nombreuses cuisines ont été détruites, à Rouge Beauté, seuls les sanitaires ont été touchés, nous nous félicitons d'avoir fait construire il y a quelques années l'ouvrage de soutènement qui nous protège de la mer.


Les 38 artisanes vivotent, peu de touristes visitent Sainte-Marie bien que l'espace aérien soit de nouveau ouvert, les compagnies étrangères ont du mal à redémarrer, elles n'ont toujours pas les autorisations pour reprendre les vols à destination des provinces au même rythme qu'avant la crise du Covid. 
Les artisanes d'Ambatoroa ne parviennent pas, comme leurs consoeurs de Mahajanga, à bien faire fonctionner un système de livraison dans tout Madagascar, elles sont beaucoup moins rigoureuses à différents niveaux, régularité de la production, respect des délais, bon emballage... Elles se débrouillent néanmoins. Il faut dire que la plupart d'entre elles pratique une autre activité, chaque famille cultive son petit lopin de terre. 


MAHAJANGA

L'équipe compte maintenant 102 artisanes. L'activité est bien organisée et progresse.

Tous les deux mois, a lieu un concours de créativité, le dernier s'est déroulé début mai, il portait sur la recherche de nouveaux produits, la plupart des artisanes font des tapis, il faut diversifier. Les deux objets lauréats sont un fauteuil en tresse de raphia et un pouf en raphia crocheté.

Le samedi 7 mai, nous avons reçu la visite de Madame la Ministre de l'Artisanat et des Métiers, une grande fierté pour toutes les artisanes !


Le projet En Avant les Filles, n'a pas encore vraiment démarré car la première postulante n'a pas pu rester à l'internat en raison de sa religion, plutôt sectaire. Ni elle, ni ses parents n'ont pu supporter la promiscuité d'une ambiance spirituelle autre que la leur bien que l'établissement, qui accueille des élèves de toutes les religions, n'impose aucune pratique. 
Étant donné la durée des temps de trajet et le travail domestique qui attend nécessairement les jeunes filles le soir à la maison, la demi-pension n'est pas envisageable.
Pour nous, le problème est assez cornélien, il aurait été plus logique de proposer une école publique mais dans un pays où l'état des infrastructures économiques et sociales se dégradent, le niveau des établissements scolaires publiques est très bas. Le lycée le plus sérieux à Mahajanga est donc un établissement privé. 
C'est vraiment dommage pour cette jeune fille mais En Avant les Filles heureusement ne s'arrête pas là, c'est normal que tout n'aille pas toujours pour le mieux. Forts de cette expérience, nous continuons, d'autres jeunes filles postulent, deux d'entre elles vont rentrer en troisième dans un bon établissement en tant que pensionnaires en septembre et nous espérons bien que ce projet se développe au fil du temps.

À Akanin'Ankizy, la Maison des Enfants, tout va bien, sa situation au coeur du village de Belinta est bien plus conviviale qu'avant, il y a toujours de petits voisins en visite pour jouer. 
Les cinq enfants de la Maison sont parmi les trois premiers de leur classe respective. Antonio, en très grande difficulté scolaire pendant des années, a retrouvé un équilibre affectif qui lui permet de progresser. Akanin'Ankizy est une vraie petite famille.
Pour ma part, je suis contente de vous retrouver prochainement, je rentre en France pour 2 mois, le 1er juillet. 








À suivre


Rosemarie Martin