Rouge Beauté œuvre pour le développement de micros-écoles d’arts appliqués à la production artisanale locale réalisée par les femmes à Madagascar. L’Association a choisi comme sites d’activité trois régions : la Haute Matsiatra, la Boeny et l’Analanjirofo pour y dispenser une formation artistique afin de développer la créativité. Son but est de mettre en valeur et de diversifier sensiblement la production artisanale locale afin d’en accroître la diffusion. Rouge Beauté vise l’autonomie financière de ces femmes qui peuvent maintenant produire, dans la durabilité, un artisanat créatif et original au sein de structures légères.

r

r

lundi 6 décembre 2010

De retour de Mahajanga

Comme vous l'avez appris précédemment, à Majunga, il y a deux groupes, un dans un petit village de pêcheurs, au nord de la ville, à Belinta, l’autre en centre ville dans le quartier de Majunga be. Alors que le premier groupe se recentre sur une production « nature », l’autre s’oriente sensiblement vers une production « couture ». 


Pour les deux groupes, Rouge beauté vient de faire fabriquer deux autre métiers à tisser réalisés, comme les précédents, par le menuisier de Belinta. Ceux-ci sont beaucoup plus grands que les premiers permettant, ainsi, la création de tapis de raphia tissé.

Belinta : nous avons rencontré quelques problèmes relationnels dans l’équipe, si bien que les ateliers ne se font plus chez la présidente de l’association mais sur des nattes, dehors, au cœur du village. Les femmes ayant des difficultés à suivre le niveau technique de l’artisane-relais, nous sommes repartis sur une production plus basique de corbeilles et plateaux à base de Satrana (sorte de fibre naturelle) et de cuir ainsi que de tapis et sets de table en raphia tissé.
Nous avons trouvé un petit débouché commercial supplémentaire dans une petite baraque, très, très sommaire, qui vient de s’ouvrir à Petite Plage, village touristique tout proche de Belinta.

Majunga Be : la micro-école/boutique est située dans les locaux de l’Apostolat de la mer, à proximité du Bazar Be où un commerçant nous propose de prendre des objets Rouge Beauté  en dépôt.
Le groupe est très fort en tissage, couture, transformation, de ce fait, les produits sont beaucoup plus élaborés. Ont été réalisés jusqu’ici, beaucoup de sacs en tout genre, étuis divers, porte-documents, pochettes... Les chapeaux viennent de faire leur apparition puis vont venir les tapis avec le nouveau métier à tisser.

À mon retour, à la mi-février, nous allons mettre l’accent sur la teinture à base de produits naturels. Certains de ces produits, notamment les champignons de forêt d’eucalyptus ne sortent qu’à la saisons des pluies : janvier, février, mars.

Je pars mercredi pour Sainte Marie mais, depuis hier, je suis à Antananarivo. Demain, je vais acheter du cuir de récupération, à Analakely, marché du centre ville puis aller voir une tannerie à 5, 6 Km en banlieue. Malgré le nombre très important de zébus abattus, les tanneries sont rares et le cuir difficile à trouver.

En ce moment se tient le marché de Léon à Nantes où Rouge Beauté est représenté, toute l'équipe y travaille.

Rosemarie Martin








vendredi 5 novembre 2010

Haute Matsiatra, octobre 2010


La session dans la région de Haute Matsiatra vient de se terminer. Pour l’instant, il n’y a pas de micro-école à Fianarantsoa. Dans le cadre de la convention signée avec la Région, Rouge Beauté anime des séances ou des stages de formations auprès d' Associations d’artisanes. Je travaille avec 7 groupes : à Fianarantsoa, le soga, le sisal et le tressage du jonc (ravindahasa), à Ambalavao, la soie, à Anja, la broderie et la couture, à Mahasoabe, le sisal et le ravindahasa. Cette fois-ci, nous avons mis l’accent sur le naturel, matériaux et couleurs, les photos, ci-jointes en témoignent.


Comme je l’expliquais dans le message du 1er juinLe mois de mai à Fianarantsoa, une micro-école serait quand même indispensable pour recentrer l’action de Rouge Beauté, donner une visibilité à l’artisanat régional et développer le marché localLa petite boutique dans la ville haute n’a pas fonctionné en raison de problèmes de gestion touristique dans cette partie-là de la ville. Après diverses réunions avec les partenaires locaux, un nouvel emplacement, bien situé, serait envisageable dans la ville basse, le projet est à l’étude.

À bientôt à Majunga




vendredi 8 octobre 2010

De retour de Saint Marie


Chers amis,

J’étais à Ambatoroa, du 15 septembre au 5 octobre, mis à part les rats, avec lesquels j’ai eu beaucoup de mal cette fois-ci, le séjour s’est bien passé. Le groupe fonctionne bien maintenant, en effet, de petits problèmes de jalousie avaient ralenti l’activité pendant trois mois.
La boutique est terminée, seule l’enseigne n’est pas encore faite. Les comptes sont tenus minutieusement par Philomène. La production évolue. Malgré le peu de touristes qui passe sur cette piste, les ventes sont quasiment journalières, petites mais régulières. Les contacts pris avec des structures touristiques, lors de mon dernier séjour, portent leurs fruits, les abat-jour, notamment, ont beaucoup de succès auprès des hôtels-restaurants qui en ont achetés plus d’une vingtaine. J’en ai livrés moi-même, ci-joint une photos prise dans le taxi-brousse, bondé, comme il se doit.






Le second objectif de Rouge Beauté, après le développement de la créativité, étant d’accroissement du marché local pour la production locale, c’est dans ce cadre que j’ai rencontré, lors de ce séjour, par deux fois, Monsieur Bimba de la Direction de la population et des affaires sociales. Avec lui, et Madame Julienne de l’Union de toutes les femmes malgaches sur l’île de Sainte Marie, nous organisons un Bazar des Associations les 18-19 décembre 2010, à Ambodifotatra, chef-lieu de l‘île. J’ai donc pris contact avec d’autres associations, l’une d’entre-elles, Ezaka qui fait de la couture, pourrait s’associer à Mena-Tsara (Rouge beauté) d’Ambatoroa car elles ont des compétences complémentaires, des prototypes, en co-production, sont en cours de réalisation, nous ferons le point en décembre.



Le second objectif de Rouge Beauté, après le développement de la créativité, étant d’accroissement du marché local pour la production locale, c’est dans ce cadre que j’ai rencontré, lors de ce séjour, par deux fois, Monsieur Bimba de la Direction de la population et des affaires sociales. Avec lui, et Madame Julienne de l’Union de toutes les femmes malgaches sur l’île de Sainte Marie, nous organisons un Bazar des Associations les 18-19 décembre 2010, à Ambodifotatra, chef-lieu de l‘île. J’ai donc pris contact avec d’autres associations, l’une d’entre-elles, Ezaka qui fait de la couture, pourrait s’associer à Mena-Tsara (Rouge beauté) d’Ambatoroa car elles ont des compétences complémentaires, des prototypes, en co-production, sont en cours de réalisation, nous ferons le point en décembre.



Le Ministère de la Direction de la population et des Affaires sociales
organise, fin novembre, une autre manifestation : la fête des récoltes à Sionerana-Ivongo, en face, sur la grande terre. Un stand de vente est offert gratuitement au groupe Mena Tsara d’Ambatoroa. Rouge Beauté prend en charge les frais de déplacement et l’hébergement de l’artisane qui représentera le groupe. Ce sera, pour elle, l’occasion de rencontrer d’autres artisanes et de découvrir d’autres pratiques qu’elle pourra partager avec les autres à son retour à Ambatoroa.


Je  pars à Fianarantsoa, demain, pour un mois. En novembre je serai à Majunga.

À bientôt
Rosemarie Martin     

mardi 14 septembre 2010

L'aventure continue

Chers amis,




Me voilà de retour à Madagascar, depuis le 6 septembre, j'ai débuté mon séjour par un petit tour à Majunga, nous avions procédé à l'inauguration de la micro-école juste avant mon départ, en juin, et comme je ne pourrai y retourner qu'en novembre, je voulais m'assurer que le projet était bien établi. J'ai été agréablement surprise, il y a de nouvelles créations, Robin, l'artisane-relais qui forme les groupes en mon absence, fait un travail remarquable, elle est aussi pédagogue que créative.

Je pars demain pour Sainte-Marie... à suivre...

Rosemarie Martin

samedi 28 août 2010

samedi 26 juin 2010

Majunga, la micro-école Rouge Beauté


Chers Amis,

Voilà, nous avons inauguré la micro-école Rouge Beauté de Majunga jeudi dernier, le 24 juin. Elle se situe dans le bâtiment du Foyer des Marins, dans le quartier de Majunga Be, dernière rue à gauche avant d’arriver au Port Be, en partant du Bazar Be. En général, il n’y a pas de nom de rue et quand il y en a, personne ne les connaît, autre indication : c’est en face du Fitness. Si vous passez par là : mandroso, entrez !




Ce lieu, de 40 m2, abrite donc un atelier qui fonctionne tous les jours librement avec un encadrement pédagogique trois après-midi par semaine. Il permet aux groupes de Belinta et de Majunga-ville d’échanger leurs pratiques puisque c’est une des artisanes de Belinta, que j’ai formée et qui est en contact régulier avec moi, qui assure le suivi. Rouge Beauté a financé, en plus des travaux de rénovation, l’achat d’une machine à coudre et de deux métiers à tisser plus performants.


Comme je vous le disais, les femmes ont crée de beaux modèles, maintenant, il faut vendre et la conjoncture n’est pas des meilleurs. Nous avons aménagé un coin de la micro-école en espace boutique. Dans ce lieu, sont regroupés pour la vente les produits des deux groupes. Une des artisanes, va se charger de la diffusion locale en vendant sur place mais aussi en déposant des produits dans différents commerces de Majunga et en démarchant auprès des structures touristiques locales.


Les artisanes ont décidé que 10% des gains iraient à la vendeuse et 40% à l’achat de matériaux.


L'évaluation financière des objets fait partie de la formation Rouge Beauté, une grille a été déterminée avec le groupe, elle est basée sur l’évaluation et la rémunération du temps de travail, l’achat des matériaux de base, plus un bonus pour la créativité et la finition.


Je reviens en France pour deux mois, il faut trouver des budgets… En septembre, je serai à Ambatoroa, à Sainte Marie, la construction de la petite boutique est maintenant terminée.

A bientôt pour la suite.

Rosemarie Martin


jeudi 10 juin 2010

Majunga

Chers adhérents, amis et autres visiteurs,

Je suis en ce moment à Majunga, nous mettons toute notre énergie dans l'aménagement de l'atelier-boutique dans le bâtiment du Foyer des Marins à Majunga Be. Bientôt l'inauguration...
Les productions des artisanes sont vraiment très bonnes, des photos pour bientôt...

Rosemarie

mardi 1 juin 2010

Le mois de mai à Fianarantsoa

Chers adhérents, amis et visiteurs,

J’ai plus particulièrement travaillé, durant ce mois de mai, avec l’Association Ampelasoa, qui fait de la couture en utilisant exclusivement le Soga*, le groupe d’artisans handicapés, Madre Terese, qui transforme et assemble des matériaux tels que des nattes en ravindahasa* et du gony* et le groupe de Mahasoabe qui fait de la vannerie. Je suis également allée deux jours à Ambalavao, voir une association de tisseuses de soie pour mettre en place, avec elles, un programme de développement créatif.

J’ai, bien sûr, gardé le contact et reçu, à la demande, les participantes des formations de févier 2010 qui appartiennent à diverses associations régionales.

Si la professionnalisation de la plupart des femmes artisanes de ces associations n’est pas encore effective, néanmoins, la progression est évidente en ce qui concerne le premier objectif Rouge Beauté qui est la diversité de la production par la créativité (Cf. diaporama : Réalisations Rouge Beauté).


Pour le second objectif qui est le développement du commerce local, il y a encore beaucoup de travail à accomplir même si les partenaires locaux, prennent conscience que c’est, aussi, à eux d’intervenir pour qu’il y ait des points de vente écoulant la production régionale. Pour l’instant, les quatre principaux magasins d’artisanat de Fianarantsoa, je pense en avoir déjà fait mention, ne vendent que très peu de produits locaux, la plupart de leurs produits provenant de grossistes d’Antananarivo.


Pour commencer, nous allons ouvrir une petite, jolie, boutique dans la ville haute, Ambony Tanana, quartier de la vieille ville donc très touristique. Ce sera une boutique gérée par l’Association Ampelasoa, associée à Rouge Beauté, donc ouverte à la production de toutes les associations qui travaillent avec Rouge Beauté.




Le prochain Conseil d’Administration aura lieu, à Nantes, le 5 juin 2010 et la prochaine assemblée générale se déroulera début septembre. Je vais passer le mois de juin à Mahajanga avant de venir pour deux mois en France, juillet et août.

*Soga : toile écrue, peu chère, il en existe de différentes qualités.

* Ravindahasa : jonc, il y en a beaucoup : ny forona, ny zozora, ny vinda, ny orefo, ny panja… aux propriétés diverses.

*gony : bâche plastique tissée aux nombreuses utilisations, emballage, protège matelas, bâche de chantier, confection de sac de riz ou autres marchandises…


Rosemarie Martin

mardi 27 avril 2010

Avril à Ambatoroa, Sainte Marie

Chers adhérents, amis et autres visiteurs,
Bonne surprise en arrivant à Ambatoroa, une pancarte annonçant l’association, Mena Tsara (« Rouge Beauté » en malgache, c’est le nom que les femmes d’Ambatoroa ont choisi) est plantée devant l’Hôtel Restaurant, Chez Antoine, siège et point de vente de Rouge Beauté.


J’ai rencontré toute l’équipe dès mon arrivée à Ambatoroa. Nous avons fait le point sur les objets réalisés en mon absence, il y a beaucoup d’inventivité de la part de certaines. Ensuite, j’ai montré les réalisations des autres sites, Fianarantsoa et Majunga, ces séances donnent toujours lieu à beaucoup de commentaires et réflexion de la part des artisanes, c’est très intéressant, pour moi, de voir les femmes discuter et se questionner, avec beaucoup de concentration et d’animation, sur les techniques, les formes utilisées et l’inventivité des autres groupes.

Les comptes sont très bien tenus par Philomène, dans un cahier rempli depuis le début du projet. Ici, les femmes mettent 20% de côté pour le groupe, cet argent sert à des achats collectifs mais aussi de caisse de solidarité. L’argent gagné par les artisanes est encore loin de les faire vivre même si pour certaines, il s’agit d’un apport important, 60000 Ariary par mois, sachant qu’elles ne passent pas leurs journées à faire de l’artisanat, il y a le travail au champ et, bien sûr, les enfants et le travail ménager. Puis, à partir de leurs réalisations, nous avons réfléchi aux améliorations à apporter pour certains objets et à la création de nouveaux modèles.

Les objets finis sont donc présentés, dans le bar, très sombre, Chez Antoine, ils ne sont pas très visibles par les touristes qui passent. Nous avons décidé de construire un bungalow atelier-boutique, Rouge Beauté (Mena Tsara), à côté du restaurant d’Antoine et orienté vers la route. Christophe Cesbron et Franck Coutant, en visite à Madagascar, et auxquels j’ai exposé l’idée l’ont tout de suite approuvée en faisant un don conséquent. Vraiment, merci à eux deux !

Patricia Solini, qui m’a rendu visite également au mois de juin, a mis son savoir faire au service de l’Association en réalisant un superbe accrochage de la nouvelle production d’objets dans le bar d’Antoine, merci encore !

Comme vous pouvez le constater sur le petit diaporama, les femmes d’Ambatoroa ont fait preuve d’une grande créativité, la production, intensive pendant mon séjour, est très diversifiée. J’espère qu’elles vont continuer sur cette lancée.

Le jour de mon départ, nous avons procédé au baptême du
chantier, qui avance très vite, par une cérémonie qui s’appelle « Le bouquet », il s’agit donc de baptiser (au soda) un bouquet posé sur le faîtage du toit de la maison en construction, la cérémonie s’est bien passée.

Si le premier objectif de Rouge Beauté est de développer la créativité, le second est de développer le marché local, c’est pour cela que nous essayons d’implanter, sur chaque site, des boutiques ateliers. Le problème c’est que la plupart des magasins d’artisanat, pour ne pas dire tous, aussi bien à Fianarantsoa qu’à Majunga et Sainte Marie ne se ravitaillent que chez les grossistes d’Antananarivo, ou de Tamatave pour Sainte Marie. J’essaie donc de sensibiliser les partenaires locaux, j’ai rencontré le Chef de la Population de Sainte Marie, qui dépend directement du Ministère de la Population, il est tout à fait convaincu du problème, nous allons nous revoir en septembre afin de mettre en place une stratégie pour faire découvrir et apprécier la production artisanale locale aux acteurs commerciaux de Sainte Marie.
Sinon, j’ai rencontré une jeune décoratrice, la seule à Sainte Marie, je crois. Je lui ai présenté le travail du groupe d’Ambatoroa, elle a acheté 8 abat-jour, maintenant que le contact est établi, je pense que cette collaboration va pouvoir continuer.
A bientôt à Fianarantsoa
Rosemarie Martin

samedi 3 avril 2010

Nouvelles des ateliers de Majunga

Chers adhérents et amis,

Mon séjour à Majunga vient de se terminer. J’ai donc travaillé avec deux groupes l’un de la ville et l’autre de la périphérie, à Belinta, avec des femmes de la mer.

Le groupe des femmes de la ville ne va malheureusement pas pouvoir continuer à fonctionner car maintenant, la plupart d’entre elles travaillent, à la tâche, pour des magasins de tissus tenus par des commerçants Karany. Afin d’honorer de grosses commandes, les femmes travaillent parfois pendant vingt-quatre heures de suite. Chaque pièce faite est peu payée, mais le nombre fait que c’est quand même de l’argent qui rentre, c'est toujours ça. Le lendemain, elles sont trop fatiguées pour faire quoi que ce soit en dehors de s'occuper des enfants. Quand il y a de grosses commandes, le travail doit être fait rapidement, si une femme refuse une fois ou est en retard ou part plus tôt, on en prend une autre. C'est la dure réalité du marché du travail et Rouge Beauté ne peut, bien sûr, pas rivaliser avec ces travaux car nous n’apportons pas d’argent sonnant et trébuchant. Je vais quand même garder le contact avec les femmes les plus motivées.

Le groupe de Belinta fonctionne, lui, très bien, les photos en témoignent, ce groupe est très créatif et très solidaire. J’ai été mise en relation avec la Maison des Marins ou plutôt Le Foyer des Gens de la Mer. Nous allons y créer un atelier-vente (ou boutique-école) dès le mois de juin à mon retour à Majunga. En attendant, j’ai déjà avancé l’argent (100 000 Ar.) pour faire de petits travaux incontournables afin d’empêcher les rats de pénétrer par les claustras et sous les seuils de portes. En effet, ce lieu, très bien situé, à Majunga Be, dans le quartier du port, est aussi celui où il y a le plus de rats, d’ailleurs Majunga est la ville où il y a le plus de rats, la peste, malheureusement, y sévit encore.

La Maison des Marins est un beau bâtiment traversant, possédant donc deux entrées, l’une étant le Foyer-bar des marins, l’autre notre future boutique-atelier (cf. photos ci-jointes). Je continuerai donc toujours mes ateliers à Belinta, mais, j’en animerai d’autres, à Majunga Be, pour deux groupes, pilotes, de femmes de la mer de différents villages alentour. Les techniques travaillées sont pour l’essentiel la vannerie mais aussi la couture.


À bientôt pour la suite à Sainte Marie.


Rosemarie Martin

mardi 2 mars 2010

Entre Fianarantsoa et Majunga


Le séjour à Fianarantsoa s’est terminé dans une grande intensité, après mon retour de Mahasoabe a eu lieu,
au CEDII (Centre d’échange, de documentation et d’information), un nouveau stage de formation pour les artisanes-relais des associations de la Région.
Le stage a débuté par une journée sur la teinture naturelle animée par Pierre Caraminot, les résultats de cet apport théorique seront exploités lors de la deuxième intervention de P.C. en mars. Les deux jours suivants, dans la continuité du stage de novembre 2009, ont donné lieu à des créations illustrées ci-contre ou dans le diaporama.
À ce sujet, on m’a fait une remarque judicieuse à propos de ce blog : il manque une rubrique en images des prototypes réalisés, ce sera fait dès que possible.

Le groupe d’artisans handicapés, qui avait réalisé la chaise longue en novembre, s’est attelé cette fois-ci à la production d’un sac à main/sac de week-end, en photo ci-
contre, réalisé à partir de Forona (fibre naturelle), de bâche plastique tissée et de similicuir de récupération. Cette bâche plastique est très utilisée ici pour les emballages, échafaudages, couvre-matelas, sacs de riz… elle est fabriquée à Madagascar, à Antananarivo.


Dans mon dernier message, je vous
parlais d’un groupe qui travaille exclusivement le Soga, toile écrue de coton, de diverses épaisseurs, très peu chère. Après avoir bien cogité, nous sommes parties sur une production de vêtements et accessoires, sacs, ceintures… incluant le tissu tressé, la tresse étant une des bases de l’artisanat malgache.
Pour l’instant, seule une robe est terminée mais c’est très prometteur et en voyant le modèle…

Le fait d’être passé, en février, sur TVM et Sofia (télévision locale), lors de la signature de la Convention avec la Région de la Haute Matsiatra, a donné une reconnaissance certaine au projet et un encouragement pour les artisanes.

A bientôt

Rosemarie Martin

samedi 13 février 2010

A Fianarantsoa de retour de Mahasoabe

J’arrive donc de Mahasoabe, petite commune de la Haute Matsiatra, fatiguée mais contente. Le groupe était très dense, 25 artisanes, dans moins de 15 m2. Et tout le travail se fait, bien sûr, au niveau du sol, mes genoux ont bien souffert !!! Ces quelques jours m’ont demandé beaucoup d’énergie, mais m’ont donné aussi beaucoup de satisfaction, les images, ci-jointes, témoignent, j’espère, de l’activité bouillonnante de ce stage et de ses résultats. Je reviendrai à Mahasoabe, quelques jours, en mai.

J’ai envie de faire une petite parenthèse sur un problème éthique qui me turlupine. Voilà, vous avez tous entendu parler de produits réalisés à l’aide de sachets plastiques de récupération. Vous en avez peut-être achetés, étant persuadés de participer à un acte écologique, mais depuis que je suis ici, je me suis aperçu que ces produits étaient fabriqués avec des sachets neufs, eh oui, les usagés rendent moins bien et il faut les nettoyer… Et pour couronner le tout, cette semaine, en visitant un Etablissement de formation, on m’a montré quelques objets réalisés à partir de sachets en plastique en me disant : « Nous sommes bloqués pour l’instant car notre bienfaitrice ne nous a pas envoyé de sachets depuis quelque temps », « Ah bon, dis-je, d’où les envoie-t-elle ? », « De France », « …mais n’y a-il pas de sachets ici ? », « Si, mais il n’y a pas assez de belles couleurs… ». Bravo, l’écologie et le reste !!! Et, je ne parle pas du trafic de points carbone, ici…, cela m’éloignerait des sujets qui concernent directement Rouge Beauté.

La semaine prochaine, j’interviens, lundi, avec des femmes qui travaillent, exclusivement, le soga, sorte de toile écrue. Puis, j’anime un stage de 3 jours, à Fianarantsoa, au CEDII, un de nos partenaires organisateurs ; Il s’agit de la suite de la session de novembre 2009, avec des artisanes, chefs de file, des associations de la Région de Haute Matsiatra.

Un Conseil d’Administration Rouge Beauté s’est tenu aujourd’hui, le prochain aura lieu en avril.

A bientôt
Rosemarie Martin

dimanche 7 février 2010

Toujours à Fianarantsoa

Mercredi, je suis allée chercher, à la campagne, pour le stage qui aura lieu la semaine prochaine, des fibres naturelles appelées "forona", on m'avait annoncé une demi-heure aller-retour mais j'ai quand même marché pendant trois heures..., en tout cas, c’est une très belle région! (Cf. la photo ci-contre).

Sur la vue de Fianaransoa, que j'ai prise ce matin, dimanche (ce qui explique les magasins fermés), vous pouvez voir deux petites constructions, sur le côté gauche de la rue, l'une blanche et l'autre, derrière, verte, au niveau du 4/4, ce sont de "petites maisons", il y en a beaucoup dans la ville si on regarde bien. La pauvreté s'accroît.

Après demain, je pars donc travailler pour une petite semaine à Masoabe, petite commune à une vingtaine de Km de Fianarantsoa, je suis contente de découvrir cette région peu à peu.

La suite au prochain message...

Rosemarie Martin



vendredi 29 janvier 2010

De retour à Fianarantsoa

Chers amis,

Je suis de retour à Fianarantsoa depuis une petite semaine.

C’est une ville, de 160000 habitants, située à 415 Km d'Antananarivo. Capitale royale des Betsileo, Fianarantsoa, est la porte du Sud de Madagascar. Centre commercial et carrefour routier, Fianarantsoa est reliée par le chemin de fer (le seul qui fonctionne encore à Madagascar pour tout le monde) à Manakara sur la côte est. La région, de Haute Matsiatra, située à 1200 mètres d'altitude sur les hauts plateaux de la région du Betsileo, cultive le tabac, le riz, le raisin et le café. Elle possède également des fermes spécialisées dans l'élevage du bétail, des savonneries et des huileries. Les industries locales reposent sur le traitement du riz, le conditionnement de la viande de bœuf, la fabrication de briques et le travail du bois. C'est aussi ici que l'on produit le meilleur vin de l'île. Fianarantsoa est considérée comme le centre intellectuel de Madagascar, son Université est réputée. Malgré cette présentation alléchante, Fiananantsoa souffre énormément de la crise

J’ai consacré cette première semaine à des démarches administratives incontournables et à l’organisation de la session, ici, jusqu’à fin février. Je vais, comme la dernière fois, encadrer des artisanes-relais, chefs de file de diverses associations régionales, dans le cadre de la convention en cours, Région de Haute Matsiatra / RougeBeauté. J’envisage également de partir travailler, vers le 9 février, pour quelques jours, avec l’une de ces associations située dans une commune environnante. Je n’oublie pas, non plus, le petit groupe d’artisans handicapés avec lesquels j’ai déjà entamé une activité en novembre dernier.

À bientôt, pour la suite…

Rosemarie martin

vendredi 15 janvier 2010

Majunga

Chers amis,

Comme vous le savez, je suis à Majunga depuis le 21 décembre 2009. En ce moment, c’est la saison des pluies, ce sont des trombes d’eau qui s’abattent pendant des heures. Par moments, j’ai l’impression que le ciel va me tomber sur la tête… et pourtant, il faut que je m’estime heureuse car sur la côte est c’est pire !

Majunga (250 000 habitants) donc est une ville située sur la côte ouest, plutôt au nord. C’est une cité très cosmopolite, aux influences africaines et orientales, 3ème ville de Madagascar. Majunga est aujourd'hui le deuxième port de Madagascar et le premier port de la cote ouest. La ville comporte une usine textile, des pêcheries pour la crevette, le thon et les langoustes (flotte étrangère), une industrie sucrière, une savonnerie et une cimenterie. Majunga c'est aussi un centre administratif et universitaire.

Le principal partenaire, local, de Rouge Beauté est la congrégation catholique Relijiozin'ny Fo Masin'i Jesoa sy Maria (installée à Madagascar depuis 1952). Le premier groupe avec lequel je travaille est constitué d’une dizaine artisanes, il a été décidé avec Bé-Thérèse, notre relais local, de faire démarrer le projet avec un petit effectif. Ce sont des femmes de milieu urbain, leurs spécificités sont très diverses, l’une des femmes s’est jointe au groupe pour ses qualités de vendeuse, une autre est pleine de ressource quant à la recherche de débouchés commerciaux, les techniques artisanales vont de la vannerie à la couture en passant par le crochet. Mais leur production dominante est la vannerie en fibre de raphia et de Satrana.

Cette semaine, un deuxième groupe, d’une quinzaine de femmes, m’a demandé d’intégrer Rouge Beauté, elles sont de Belinta, un petit village de pêcheurs au nord de Majunga, elles travaillent surtout dans le domaine de la vannerie, elles aussi.

Avec ces deux groupes, nous nous lançons dans la production de prototypes de photophores, abat-jour, rideaux de « perles », pochettes pour dames, sacs de voyage, voire malles… Ne nous emballons pas, pour l’instant, rien n’est terminé, mais ça le sera, si tout va bien, pour mon retour ici début mars. Il me reste encore une séance à faire lundi avec le groupe de Majunga-ville avant de repartir vers Fianarantsoa.

À suivre

Rosemarie