Rouge Beauté œuvre pour le développement de micros-écoles d’arts appliqués à la production artisanale locale réalisée par les femmes à Madagascar. L’Association a choisi comme sites d’activité trois régions : la Haute Matsiatra, la Boeny et l’Analanjirofo pour y dispenser une formation artistique afin de développer la créativité. Son but est de mettre en valeur et de diversifier sensiblement la production artisanale locale afin d’en accroître la diffusion. Rouge Beauté vise l’autonomie financière de ces femmes qui peuvent maintenant produire, dans la durabilité, un artisanat créatif et original au sein de structures légères.

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vendredi 9 novembre 2012

Piquage du riz, orages, production, vente, partenariat, projets...


En ce moment, c’est l’époque du piquage du riz sur les Hauts plateaux. Les petites parcelles, d’un vert fluo, sont, en fait, remplies de plants très serrés qui sont replantés, ensuite, de façon plus espacée dans de plus grandes parcelles.

J’arrive de Fianarantsoa, quinze jours d’orages, seulement météorologiques, je vous rassure. J’ai quand même pu me déplacer en brousse, à Mahasoabe, j’ai rencontré les deux associations, qui travaillent respectivement de sisal et le jonc. Je suis allée également dans le petit village d’Andranobevava à Tsaramandroso.

Les femmes travaillent toujours aussi bien, le problème, ce sont les débouchés, trop peu nombreux. Un espoir à l’horizon, Madame Bérénice, la responsable de la maison d’hôtes, La Case Madrigal, a flashé sur la production et a acheté de nombreux objets.
Les femmes d’Ampelasoa, installées à Fianarantsoa et qui font des bemiray (patchworks) depuis le printemps dernier, fabriquent des plaids et des tapis d’éveil, elles achètent des chutes de tissus au kilo, le problème, c’est qu’en fonction des commandes faites habituellement aux couturières, les chutes sont, dans l’ensemble, synthétiques.
Les artisanes Rouge Beauté utilisent en priorité des matières et techniques naturelles mais elles emploient également des produits de récupération, chutes de tissus donc, de cuir, bobines de fil...

Je suis toujours en contact avec Madame Simona Pierrette, Directrice du Développement de la Région Haute Matsiatra, nous sommes en train de rédiger une nouvelle convention. Vous savez que le projet de micro-école n’a pas pu se mettre en place dans cette région faute d’avoir trouvé un lieu adéquat avec nos partenaires, néanmoins, nous continuons à dispenser une formation auprès de quatre associations que je suis régulièrement depuis trois ans. À chacun de mes passages, la Région me sollicite pour que je rende visite, également, à deux ou trois autres groupes de femmes. Madame Simona aimerait que je travaille avec une association de femmes artisanes  d’Andranomiadyloha, qui s’est organisée pour créer un lieu de vente dans leur village situé sur la RN 7. Je leur ai proposé, en échange, qu’elles y vendent, également, la production des associations avec lesquelles je travaille et qui sont situées dans des communes très enclavées. Il faut se serrer les coudes.

Dimanche, je retourne sur Mahajanga. J’ai laissé le groupe, il y a une bonne quinzaine de jours, en pleine effervescence, dans la dernière ligne droite de la préparation, du salon Solidarissimo pesée, emballage, avec les autres artisans labellisés, Angaya, de Majunga. Ce Salon qui débute aujourd’hui, se poursuivra tout le week-end à Colmar. Si vous êtes dans le coin, allez-y, nous sommes sur le stand de Tourisme sans Frontière.
Autre bonne nouvelle à Mahajanga, le nouveau kiosque de l’Office du Tourisme, sur le front de mer, à été inauguré le 20 octobre, nous pouvons y mettre en expo-vente de petits objets.

A bientôt pour les nouvelles du projet d'agrandissement de la micro-école de Mahajanga.

lundi 13 août 2012

Focus sur Mahajanga


Je suis en France pour deux mois.

Focus sur Majunga et l’organisation de sa micro-école Rouge Beauté.






Mahajanga est une ville très cosmopolite. Il y a en moment, 22 artisanes inscrites à Rouge Beauté, ces femmes sont issues de 6 ethnies différentes, issues de différentes régions de Madagascar dont certaines sont très loin : les Merina à Antananarivo, les Betsileo à Fianarantsoa, les Betsirebaka à Manakara au sud-est du pays, les Tsihemety à Port Berger au nord centre, les Sakalava de la région de Mahajanga, bien sûr et même une Comorienne… Il y a beaucoup de va et vient, chaque ethnie se déplace ici faire un travail précis : les Betsileo de la région de Fianarantsoa cultivent la terre, les Antandroy, du sud de Tulear, conduisent les pousse-pousse et font la  vente ambulante de fruits en portant de grosses bassines sur la tête, les Sakalava pêchent et vendent le poisson... À l’occasion d’un événement familial, d’un mariage mais le plus souvent d’un enterrement, les gens retournent dans leur famille, il arrive souvent qu’ils ne reviennent pas, la plupart ont contracté des dettes pour partir et ne peuvent ni les rembourser, ni payer leur voyage de retour, sans compter que chacun vit dans le présent. Avec la crise, il y a des personnes qui quittent une région, tout simplement, parce qu’elles y ont trop de dettes, la crise ne fait qu’accentuer ce phénomène.

Organisation de la micro-école : Les femmes artisanes ne travaillent que l’après-midi, la matinée étant consacrée à la famille. Elles travaillent souvent chez elles (Rouge Beauté a équipé chaque artisane qui tisse le raphia d’un métier à tisser) mais, il y a deux après-midi obligatoires, à l’Association : le lundi et le vendredi.
Le lundi : chaque femme apporte sa production, c’est la discussion autour des nouvelles créations, le point sur la production à venir en fonction des savoir-faire et des ventes, répartition des gains, formation design, information sur les événements à venir…
Le vendredi : cours de langue, initiation à l’informatique.

Afin d’améliorer la production, nous encourageons vivement, celles qui le peuvent à venir travailler 2 ou 3 jours par semaine à l’Association. Il y a possibilité de faire la cuisine sur place.

Jusqu’ici, 30% des gains étaient mis de côté, 15% pour l’achat de matériaux, 15% pour la vendeuse. Mais compte tenu que la matière nécessaire à la confection d’un objet n’est pas la même pour tout le monde, cela pose des problèmes d’équitabilité, donc de jalousie.

 Nous projetons de créer une coopérative d’achat afin que les artisanes puissent se responsabiliser dans leurs investissements et acheter la matière première moins chère, sans subir la spéculation.Pour le raphia, nous mettons en place un système, genre AMAP, avec les autres artisans labellisés de Mahajanga.

 Depuis deux ans, nous avons conçu des outils de gestion et de contrôle :
Des fiches de produit qui permettent d’identifier et d’évaluer le coût de tout nouvel objet.
Le double étiquetage : une étiquette qui reste à la caisse pour le contrôle des comptes, une pour le client qui permet la traçabilité du produit.
Un cahier de caisse faisant apparaître les gains et les pourcentages.
Un cahier d’inventaire : à ce jour nous avons réalisé pas loin de 1000 objets.



J’ai eu récemment des nouvelles de Sainte Marie. La petite structure d’Ambatoroa fonctionne sur le même modèle que celle de Mahajanga, en plus modeste. Les femmes ont été très actives ces derniers mois avec les commandes de grands Hôtels, le Soanambo et Lakana. Un nouveau magasin d’artisanat, le Couleur café, s’est ouvert à Ambodifotatra. Contrairement aux autres boutiques qui vendent essentiellement des produits de grossistes, non fabriqués sur l’Île, le Couleur Café présente surtout des produits locaux, c’est le choix de Paola, la jeune patronne, qui a passé de nombreuses commandes au groupe Rouge Beauté.
Un petit bémol cependant, d’après deux voyageurs rencontrés il y a peu, la boutique d’Ambatoroa ne serait pas ouverte tous les jours… Cela devrait s’arranger après quelques conversations téléphoniques, c’est très important car même si les artisanes ont du travail en ce moment, cette boutique, c’est leur vitrine.

Je rentre à Madagascar le 4 septembre pour me rendre directement à Mahajanga, car il y a la ligne Angaya à préparer pour la présentation à Solidarissimo à Colmar avec tous les labellisés en novembre. Ce Salon est dédié au tourisme et à l’économie solidaire en partenariat avec Tourisme Sans Frontière.
Au programme également, pour cette rentrée une visite d’une quinzaine de jours à Fianarantsoa à la mi-octobre.


En attendant, l’Assemblée Générale, Rouge Beauté se tiendra le 1er septembre, à 19h, elle sera suivie d’une soirée de soutien à 20h, cette soirée est ouverte à toute personne intéressée par l’Association, il suffit de nous contacter pour obtenir les informations nécessaires.

Rosemarie Martin

mardi 15 mai 2012

Sainte Marie et Mahajanga, avril-mai 2012


J’arrive de Sainte Marie, histoire de vous mettre dans l’ambiance, je vous raconte un peu le trajet Ambodifotatra/Ambatoroa, où les femmes m’ont attendue pendant deux jours parce qu’il n’y avait pas de taxi-brousse, il s'était carrément cassé en deux la veille de mon arrivée sur l’Île, avec les passagers à l'intérieur, puis à l'extérieur donc. Heureusement, il n'y a pas eu de blessés. J’ai fini par prendre un camion-benne, déjà très chargé en marchandises et dont il le réservoir d’eau fuyait. Il a fallu s’arrêter tous les quarts d’heure pour rajouter de l’eau. Mais le plus grave, c’était les pneus, usés jusqu'à la corde qu'on voyait sur un bon dix centimètres de large. Avec la piste, très accidentée, pleine de grosses caillasses et boueuse par endroits, je craignais le pire, nous avons évité l'éclatement de pneu mais avons eu droit à un slalom plus que périlleux dans la boue avec le ravin en ligne de mire. La fin du parcours a été très tendue.
Bon, sur place, tout c'est bien passé, nous avions une commande, l'équipe a bien assuré. 
Au retour, la galère a recommencé, j'ai appris la veille au soir que le taxi-brousse était de nouveau en panne. Il m’a fallu envisager d’urgence une solution de rechange, j’ai trouvé une moto (en tant que passagère, je ne suis pas dégourdie pour la conduite), avec le vent et la pluie et... les bagages, ce n’était pas évident ! La moto, il fallait s'y attendre, est tombée en panne, le carburateur ! 

Bon, sinon, comme je vous le disais, nous avons bien travaillé. Joëlle et Jean-Jacques Ravello, patrons de l’Hôtel Lakana, situé au sud de Sainte Marie, ont bien aimé nos produits et sont très partants pour soutenir l’artisanat local. Ils nous ont commandé des objets destinés à la décoration de l’établissement et nous ont offert généreusement d’en exposer dans leur espace artisanat au sein de l'Hôtel. Une belle rencontre.

L’Hôtel Soanambo, pour lequel nous avons réalisé cinquante abat-jour, nous a commandé de grands stores, pour le Spa. C’est un plaisir de travailler avec Madame Christine, la gérante de cet établissement. Nous allons faire notre possible pour ne pas la décevoir bien que les délais soient très courts.

Malheureusement, Monsieur Bimba, représentant du Ministère de la Population, décédé en mer en août dernier, n’est toujours pas remplacé. Pour l’instant, le projet d’une maison des artisanes est en suspens.
Il nous avait présenté Madame Julienne, présidente de l’Association des femmes de Madagascar à Sainte Marie, la FI.A.MA qui nous a proposé d’exposer à l’occasion de la journée de la femme (très suivie à Madagascar) et de participer, au mois de juillet à une vente-exposition à l’occasion de la toute nouvelle récolte d’igname qu’on essaie d’implanter dans l’Île.

De retour à Mahajanga, j’ai accueilli 4 nouvelles recrues qui travaillent le satrana, elles sont de Maroala, un village qui jouxte le nôtre. Pour l’instant, leur technique est un peu grossière mais d’ici peu, elles seront capables de travailler aussi bien que les autres.

Un kiosque sur le front de mer est en projet pour accueillir une antenne de l’Office du Tourisme et l’artisanat des labellisés Angaya dont nous faisons partie.

Nous allons participer au salon ITM (International Tourism Fair Madagascar), sur le stand de Tourisme sans Frontière, qui se tiendra le 31 mai, 1er et 2 juin à Antananarivo.

Dans l’optique de donner de plus en plus d’autonomie aux artisanes, nous allons peu à peu diminuer l’aide à l’achat de matières premières pour la remplacer par une centrale d’achat que nous sommes en train de mettre en place.
Cela permettra aux artisanes de racheter les matériaux à prix de gros : l’écorce de mangrove, la teinture, les tissus pour les doublures, le fil pour le tissage, le raphia, le satrana…

Pour le raphia, nous allons signer une convention avec un producteur de la région, sur le principe des AMAP. Elle prendra effet fin mai. C’est très important pour nous car la production du raphia étant saisonnière, 6 mois par an, la spéculation va bon train le reste de l’année.

Les produits Rouge Beauté sont réalisés essentiellement avec des produits malgaches, pour les doublures de sac, par exemple, j’achète, lors de mes passages à Tana, des fins de coupon Cotona au Marché Pochard. J’y achète également des fins de bobine de fil de tissage.

Pour le cuir, des anses de sac et les nouveaux boutons en coco, nous les commandons en gros à José, cordonnier qui fait partie des artisans labellisés.


Concernant l’amélioration des conditions de travail dans la micro-école Rouge Beauté, il y a du nouveau dans le mobilier : des tabourets et des tables ont été réalisés par un menuisier local. Par contre, nous avons toujours des difficultés pour implanter des sanitaires, entre les racines d’arbre et le passage de voitures, il est très difficile de trouver un lieu pour creuser la fosse. Nous devrions trouver la solution en juin.

samedi 24 mars 2012

jeudi 15 mars 2012

Mahajanga, Fianarantsoa février, mars 2012



Je suis de retour à Mahanjanga où les ordures ménagères ont enfin été ramassées. Je viens de passer quinze jours à Fianarantsoa où j’ai travaillé avec quatre associations.


J’ai eu des difficultés pour rencontrer les femmes des deux associations de la commune de Mahasoabe, Taratra et Faly à cause des inondations qui coupaient la route. Il y a eu vraiment beaucoup de pluie en ce début de mois de mars.

Dans le quartier de Tsaramandroso à Fianarantsoa, les artisanes de Fitahiana, m’ont accueillie avec beaucoup d’enthousiasme, comme d’habitude. Après avoir vu le blog, elles ont insisté pour faire une photo de groupe. Elles continuent à travailler le Sisal, elles vendent leurs produits au marché du Zoma tous les vendredis (ny zoma) et à la gare routière.


Les femmes d’Ampelasoa qui travaillait le soga (toile locale de coton écru), s’orientent maintenant vers le bemiray (patchwork) car le prix du soga a beaucoup augmenté, ce n’est plus rentable de l’utiliser. Elles ont déjà réalisé un plaid qui est parti à La Réunion et commencent des tapis d’éveil pour les bébés, à suivre…

Depuis une quinzaine de jours, tout augmente, l’essence est maintenant passée à 3240 Ar/litre, le gazole à 2950 Ar/litre, l’électricité à +17%, l’eau à +14% et les communications téléphoniques ont subi une augmentation spectaculaire de 40%, le même jour chez les quatre opérateurs. Pour info, en ce moment, on achète l’Ariary au taux de 2700 à 2800 pour un 1 €uro, le salaire minimum est de 70 000 Ar (26 €), le kg de riz à 1400 Ar.
En passant à Tana, j’ai acheté de la teinture, mais, là aussi, il y a une augmentation de 24 % sur le rose, la couleur la plus utilisée par les artisanes malgaches.

Le cuir est difficile à trouver et très cher alors que l’élevage du zébu est très important à Madagascar, en 2007, le pays possédait un cheptel de 10,4 millions de bovins. Pour les artisanes, c’est un problème car des anses en cuir pour un sac, par exemple, c’est une plus-value. Dans le cadre de la labellisation Angaya, à Mahajanga nous avons décidé de développer la collaboration entre les diverses formes d’artisanat, nous avons déjà effectué des prototypes avec un cordonnier du groupe.



Depuis que Rouge Beauté est mentionnée dans les pages info-tourisme-madagascar, nous avons reçu, à Mahajanga, la visite d'un groupe d'artisanes d'Antananarivo fin février, un bus de touristes début mars et nous avons été contactés par un autre Tour opérateur intéressé pour visiter notre boutique-atelier.


Toujours dans le cadre de la labellisation, j’ai rencontré la Directrice de la toute nouvelle École de Tourisme de Mahajanga hébergée dans les locaux de la faculté des sciences. Petite parenthèse : j’ai appris, à cette occasion, que l’Université de Nantes s’était associée à la ville de Mahajanga pour y créer un laboratoire Mixte International en Biotechnologie. Avec la directrice de l’École de Tourisme, nous sommes en train d’envisager une collaboration souple. Pour l’instant, elle a offert un point de vente pour Rouge Beauté à l’accueil de l’école et j’ai accepté de faire quelques interventions auprès de étudiants dans le domaine du développement de la sensibilité artistique.


Les cours d'alphabétisation et de français commencent doucement.




À suivre…


Rosemarie Martin

jeudi 26 janvier 2012

Mahajanga, janvier 2012



La saison des pluies bat son plein, le mois de janvier a vu les trombes d’eau s’abattrent sur Mahajanga et pourtant, nous ne sommes pas les plus à plaindre dans le pays, les régions de Morombe ou Fianantasoa, par exemple, sont particulièrement gâtées.
Du coup, les activités sont au ralenti, nous avons dû fermer le magasin deux jours et les artisanes ne peuvent plus venir régulièrement à l’atelier. Les clients se font de plus en plus rares, cette situation ne va   pas s’améliorer avant fin mars.

 Mahajanga, un autre problème domine en ce moment : les ordures ménagères ne sont plus ramassées depuis des semaines et des semaines en raison de la grève des éboueurs qui ne sont plus payés depuis longtemps. En effet, les caisses de la ville sont vides. Ce qui est à craindre, en cette saison des pluies, c’est la peste qui sévit tous les ans et qui, dans ces circonstances, peut prendre des    proportions inhabituelles. Les tas d’immondices commencent même à envahir la chaussée dans certains quartiers du centre ville.

Si les activités sont au ralenti, nous avons, néanmoins, de nouvelles productions artisanales toutes les semaines notamment des objets de décoration pour la maison tels que des tapis et sets de table en satrana et raphia, des rideaux et des chapeaux en raphia… Les chapeaux, surtout ceux qui sont à large bord, se vendent très bien auprès de la clientèle touristique tananarivienne.


Je continue toujours à prendre des cours de malgache auprès de Gilberte qui est institutrice. Je progresse lentement mais sûrement. De toute façon, dans le cadre de mon activité, je suis obligée de m’exprimer en malgache car aucune des femmes du groupe ne s’exprime en français, ce n’est pas toujours brillant parfois drôle, mais nous arrivons à communiquer.

Il y a de grandes différences de niveaux scolaires au sein de l’équipe, certaines des artisanes sont analphabètes et peu douées en calcul. Le Conseil d’Administration Rouge Beauté avait déjà prévu, pour cette année, de financer des cours d’alphabétisation. Et, depuis quelques semaines, les femmes, les plus à l’aise avec la clientèle constituée de touristes et de résidents souvent d’expression française, demandent à suivre des cours de français. Nous allons envisager la question.

Pour l’instant, les événements politiques ne troublent pas notre quotidien, nous avons eu un peu peur samedi dernier en raison de l’agitation occasionnée par l’annonce de l’arrivée de l’ancien président. Maintenant, c’est le retour au calme. Le Consulat prévient, par SMS, tous ses ressortissants en cas de danger d’ordre politique, climatique ou autre.
Ce qui est à craindre c’est la délinquance, qui a beaucoup augmenté en raison du très grand appauvrissement de la société, il faut toujours rester vigilant.
Mais surtout, que ceux qui auraient envie de venir découvrir les activités de Rouge Beauté et visiter le pays n’hésitent pas, je serai là pour les guider.

À bientôt

Rosemarie Martin

mercredi 4 janvier 2012

Quelques nouvelles de la fin 2011 : une cascade malencontreuse de ma part, la saison des pluies qui commence, la construction d’une avancée de toiture nécessaire pour éviter que les rafales d’eau n’entrent dans l’atelier.
Mon activité a été un peu réduite ces quinze derniers jours car j’ai fait une grosse chute du haut d’un escalier, à 3 mètres de hauteur, ce qui m’a valu deux côtes fêlées, une petite visite à l’hôpital de Mahajanga, dont je n’ai vu que le plafond, et des effets post-traumatiques assez importants. Les radios sont un peu floues, mais la colonne vertébrale semble intacte. Donc, rien de grave, je m’en sors bien, la vie continue.

La saison des pluies vient de commencer depuis quelques jours avec ses trombes d’eau mais aujourd’hui, il fait un temps breton, petite pluie fine et ciel bas mais néanmoins lumineux et... 28°.
Au mois de décembre, nous avons fait construire un auvent de 20m2 qui couvre le reste du terrain que nous louons, nous sommes ainsi complètement à l’abri de la 
pluie même avec un vent d’est très fort.Dans le même registre, il va falloir, bientôt, que nous fassions creuser et cimenter un caniveau profond à l’arrière de l’atelier, des travaux que nous n’avions pas prévus mais indispensables pour éviter les torrents d’eau et de boue.

Et pour finir le chapitre travaux, il est prévu, pour cette année également, l’aménagement des sanitaires, toilettes et douche.

Avec les vacances de Noël, qui se terminent la semaine prochaine ici et à Mayotte, l’activité Rouge Beauté s’est bien portée. Nous vendons surtout des chapeaux aux Tananariviennes et des objets pour la maison : tapis, rideaux, sets de tables, corbeilles, plateaux… Julienne qui travaille le satrana a du mal à suivre car ses produits plaisent beaucoup et son travail est de très bonne facture.
La plupart des femmes du groupe Rouge Beauté de Majunga utilisent le raphia, il y a vraiment eu de nets progrès en teinture, tissage et tressage. Les grands tapis (1x2m) sont de toute beauté et partent au fur et à mesure. Nous avons, néanmoins parfois de petits soucis de finition, c’est un des problèmes majeurs dans l’artisanat malgache.

L’avantage du raphia et du satrana, contrairement au jonc, c’est que ce sont des fibres solides chacune à leur façon ; le raphia tissé ou tressé est souple et le satrana s’il est tressé avec la technique des trous est rigide.

Il va falloir que nous fassions le plein de raphia car bientôt, on ne pourra plus le récolter. On en trouve toute l’année, mais à des prix très élevés car, malheureusement, les vendeurs font de la spéculation. C’est encore plus grave quand il s’agit du riz.

A bientôt pour la suite…

Rosemarie Martin