J’arrive de Sainte Marie, histoire de vous mettre dans l’ambiance, je vous
raconte un peu le trajet Ambodifotatra/Ambatoroa, où les femmes m’ont attendue
pendant deux jours parce qu’il n’y avait pas de taxi-brousse, il s'était
carrément cassé en deux la veille de mon arrivée sur l’Île, avec les passagers
à l'intérieur, puis à l'extérieur donc. Heureusement, il n'y a pas eu de
blessés. J’ai fini par prendre un camion-benne, déjà très chargé en
marchandises et dont il le réservoir d’eau fuyait. Il a fallu s’arrêter tous
les quarts d’heure pour rajouter de l’eau. Mais le plus grave, c’était les
pneus, usés jusqu'à la corde qu'on voyait sur un bon dix centimètres de large.
Avec la piste, très accidentée, pleine de grosses caillasses et boueuse par
endroits, je craignais le pire, nous avons évité l'éclatement de pneu mais
avons eu droit à un slalom plus que périlleux dans la boue avec le ravin en
ligne de mire. La fin du parcours a été très tendue.
Bon, sur place, tout c'est bien passé, nous avions une commande, l'équipe a bien assuré.
Au retour, la galère a recommencé, j'ai appris la veille au soir que le
taxi-brousse était de nouveau en panne. Il m’a fallu envisager d’urgence une
solution de rechange, j’ai trouvé une moto (en tant que passagère, je ne suis
pas dégourdie pour la conduite), avec le vent et la pluie et... les bagages, ce
n’était pas évident ! La moto, il fallait s'y attendre, est tombée en
panne, le carburateur !
Bon, sinon, comme je vous le disais, nous avons bien travaillé. Joëlle
et Jean-Jacques Ravello, patrons de l’Hôtel Lakana, situé au sud de Sainte
Marie, ont bien aimé nos produits et sont très partants pour soutenir
l’artisanat local. Ils nous ont commandé des objets destinés à la décoration de
l’établissement et nous ont offert généreusement d’en exposer dans leur espace
artisanat au sein de l'Hôtel. Une belle rencontre.
L’Hôtel Soanambo, pour lequel nous avons réalisé
cinquante abat-jour, nous a commandé de grands stores, pour le Spa. C’est un
plaisir de travailler avec Madame Christine, la gérante de cet établissement.
Nous allons faire notre possible pour ne pas la décevoir bien que les délais
soient très courts.
Malheureusement, Monsieur Bimba, représentant du
Ministère de la Population, décédé en mer en août dernier, n’est toujours pas
remplacé. Pour l’instant, le projet d’une maison des artisanes est en suspens.
Il nous avait présenté Madame Julienne, présidente de
l’Association des femmes de Madagascar à Sainte Marie, la FI.A.MA qui nous a
proposé d’exposer à l’occasion de la journée de la femme (très suivie à
Madagascar) et de participer, au mois de juillet à une vente-exposition à
l’occasion de la toute nouvelle récolte d’igname qu’on essaie d’implanter dans
l’Île.
De retour à Mahajanga, j’ai accueilli 4 nouvelles recrues
qui travaillent le satrana, elles sont de Maroala, un village qui jouxte le nôtre.
Pour l’instant, leur technique est un peu grossière mais d’ici peu, elles
seront capables de travailler aussi bien que les autres.
Un kiosque sur le front de mer est en projet pour
accueillir une antenne de l’Office du Tourisme et l’artisanat des labellisés
Angaya dont nous faisons partie.
Nous allons participer au salon ITM (International
Tourism Fair Madagascar), sur le stand de Tourisme sans Frontière, qui se
tiendra le 31 mai, 1er et 2 juin à Antananarivo.
Dans l’optique de donner de plus en plus d’autonomie
aux artisanes, nous allons peu à peu diminuer l’aide à l’achat de matières
premières pour la remplacer par une centrale d’achat que nous sommes en train
de mettre en place.
Cela permettra aux artisanes de racheter les
matériaux à prix de gros : l’écorce de mangrove, la teinture, les tissus
pour les doublures, le fil pour le tissage, le raphia, le satrana…
Pour le raphia, nous allons signer une convention
avec un producteur de la région, sur le principe des AMAP. Elle prendra effet
fin mai. C’est très important pour nous car la production du raphia étant
saisonnière, 6 mois par an, la spéculation va bon train le reste de l’année.
Les produits Rouge Beauté sont réalisés
essentiellement avec des produits malgaches, pour les doublures de sac, par
exemple, j’achète, lors de mes passages à Tana, des fins de coupon Cotona au
Marché Pochard. J’y achète également des fins de bobine de fil de tissage.
Pour le cuir, des anses de sac et les nouveaux
boutons en coco, nous les commandons en gros à José, cordonnier qui fait partie
des artisans labellisés.
Concernant l’amélioration des conditions de travail
dans la micro-école Rouge Beauté, il y a du nouveau dans le mobilier : des
tabourets et des tables ont été réalisés par un menuisier local. Par contre,
nous avons toujours des difficultés pour implanter des sanitaires, entre les
racines d’arbre et le passage de voitures, il est très difficile de trouver un
lieu pour creuser la fosse. Nous devrions trouver la solution en juin.
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