Rouge Beauté œuvre pour le développement de micros-écoles d’arts appliqués à la production artisanale locale réalisée par les femmes à Madagascar. L’Association a choisi comme sites d’activité trois régions : la Haute Matsiatra, la Boeny et l’Analanjirofo pour y dispenser une formation artistique afin de développer la créativité. Son but est de mettre en valeur et de diversifier sensiblement la production artisanale locale afin d’en accroître la diffusion. Rouge Beauté vise l’autonomie financière de ces femmes qui peuvent maintenant produire, dans la durabilité, un artisanat créatif et original au sein de structures légères.

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jeudi 30 octobre 2014

Un lundi à Rouge Beauté

Aujourd'hui lundi, comme tous les matins, Yvonne et Hortense, responsables de la boutique font le ménage, dépoussièrent les objets, il faut dire, qu’en bordure de piste nous avons beaucoup de poussière et comme si nous n'en avions pas assez, un camion vient de perdre une tonne de sable juste devant la porte du magasin. Elles doivent aussi nettoyer le caniveau, il est très profond pour absorber toute l’eau lors de la saison des pluies, il est souvent plein de sachets et de bouteilles plastique en plus du sable. Maintenant, Yvonne arrange la boutique, elle a beaucoup de goût, tous les jours, elle met certains objets en valeur, aujourd’hui, c’est au tour des tapis d’occuper la place d’honneur.


À l’atelier, Myriam, Soazara, Mélodiane sont en train de tisser des tapis et des rideaux, le petit Adelphe, un an et demi, fils d’Hortense, court dans tous les sens, c’est son domaine, il est là presque tous les jours.
Les électriciens sont là aussi, ajoutant un peu de bazar, notre installation a été faite avec du fil électrique fabriqué en Chine, à première vue, il se présente exactement comme du fil normal mais après quelques mois, les gaines intérieures se délitent, heureusement que je m’en suis aperçu car avec la saison des pluies qui arrivent bientôt cela aurait pu être très grave. Les gens qui fabriquent ce matériel, ceux qui les vendent et ceux qui les installent sont de véritables criminels, de combien d’incendies sont-ils déjà responsables ?

Cinq femmes de Petite Plage viennent d’arriver pour acheter de la teinture à la coopérative, Monika, Trefany, Monique… C’est Yvonne qui s’occupe d’elles.

Midi arrive bientôt, nous avons deux visiteurs, très intéressés mais ils font quelques achats, Hortense est contente.
Les femmes mangent sur place, du riz, des brèdes et un peu de poisson frit qu’elles viennent d’acheter dans les petites échoppes qui mènent à la plage. Maintenant, c’est l’heure de la sieste tout le monde s’allonge sur des nattes, Lamaka, un œil entrouvert, quand même, au cas où viendraient des clients, la boutique reste ouverte tous les jours de 9h à 18h, même le dimanche.

Vers quinze heure, tout le monde s’active, d’autres artisanes arrivent peu à peu, Julienne apporte la commande prête de 20 tapis de bain en satrana pour l’hôtel Le Coco Lodge. 
Le lundi, c’est le jour où chacune amène la production de la semaine, on commente, on contrôle la finition. On regarde ce qui manque dans le magasin, ce qu’il faut arrêter de produire pour l’instant. Chaque femme remplit ses étiquettes, la blanche qui restera pour la comptabilité et la rouge, qui comporte des éléments de traçabilité, partira avec l’acheteur. 
Les artisanes de Mitsinjo, en stage en ce moment chez nous, ont apporté des tapis ovales, il faut calculer la surface afin de déterminer le prix, pas facile ! Les nouveaux produits sont maintenant en magasin. Des visiteurs arrivent, il y a encore des tapis étalés partout, ce sont de bons clients qui achètent deux rideaux, un tapis, un sac à main et quelques pochettes.

   
16h30, c’est l’heure de la formation design, nous allons chercher des images sur Internet, nous commentons, nous discutons, entrevoyons de nouvelles formes, de nouvelles techniques, de nouveaux objets à réaliser… Les centaines d’images vues vont décanter dans nos cerveaux et faire surgir de nouvelles productions.




Vers 17h30, les femmes récupèrent l’argent de ce qui a été vendu dans la semaine. Depuis un an, les artisanes gèrent elles-mêmes les finances de la boutique en s’appuyant sur des outils de gestion que nous avons conçus et adaptés peu à peu.

18h, la nuit va bientôt tomber, Rouge Beauté ferme boutique, mais quelques artisanes restent encore pour travailler un peu à l’atelier.


Venez visiter notre page Facebook : https://www.facebook.com/pages/Rouge-Beauté-Madagascar/684412314920383?fref=ts

À suivre, 
Rosemarie Martin

jeudi 9 octobre 2014