Mon séjour à Sainte Marie se termine, le début de session fut décevant et difficile, la production était faible et plus grave encore, la créativité était en régression. Il faut dire que depuis mon dernier passage, c’était la saison des cyclones, saison où il n’y a pas de touristes, de grosses intempéries et beaucoup de travail aux champs, s’est rajouté à tout cela de gros problèmes de santé de Philomène, la responsable du groupe, et une sérieuse blessure à la main de l’une des artisanes. Néanmoins, nous avons réussi à renverser la vapeur en recentrant la production autour de la notion de 100% naturel : fibres et teinture, avec des produits simples, de qualité : corbeilles, sets de tables, cache bouteilles, abat-jour, rideaux pare-soleil, nattes, sandrify (pochettes)...
Je pense que les femmes d’Ambatoroa, à Sainte Marie, ont trouvé leur voie, leur spécificité.
Nous nous sommes donc lancés dans la teinture à partir de racine de tamotamo (curcumin) qui produit un jaune intense et d’un certain champignon qui se transforme en poussière et donne un marron plus ou moins foncé selon le temps de trempage. La teinture prend bien mieux sur le raphia que sur le penja. Nous allons donc nous en servir pour les bordures.
Nous avons été récompensés de nos efforts, à point nommé, par la visite de plusieurs gérants de grands hôtels de l’île qui ont vraiment apprécié les produits. En plus des objets vendus sur place nous avons obtenu une commande d’une cinquantaine d’abat-jour, pour commencer. J’espère que peu à peu, nous allons nous faire connaître par les structures hôtelières de l’île, il est très important que Rouge Beauté poursuive sa deuxième mission qui est le développement du marché local.
Pour l’instant, les recherches d’un lieu pouvant abriter la Maison des artisanes de l’Île n’ont pas abouti. Je suis toujours en lien étroit avec le représentant régional du Ministère de la population et des affaires sociales, nous envisageons, bien sûr, l’organisation d’un marché de Noël cette année.
De toute façon, pour l’instant, Rouge Beauté ne pourrait entreprendre une construction ou même une rénovation, ses moyens financiers ne le permettraient pas car l’Association vient de s’engager sur la construction d’une micro-école (lieu de formation, atelier, boutique), à Mahajanga, pour la somme de 2000€. Le chantier est démarré depuis une semaine, ce projet se situe sur un site très touristique de Mahajanga, à Petite Plage, tout près de Belinta, là où nous travaillons déjà avec un groupe de femmes. Cette construction modeste, de 16m2, conçue de manière à évoluer ultérieurement, si nos moyens le permettent, doit être inaugurée fin juin afin d’être opérationnelle pour la saison touristique.
En attendant je vais aller passer le mois de mai à Fianarantsoa.
Rosemarie Martin
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