Rouge Beauté œuvre pour le développement de micros-écoles d’arts appliqués à la production artisanale locale réalisée par les femmes à Madagascar. L’Association a choisi comme sites d’activité trois régions : la Haute Matsiatra, la Boeny et l’Analanjirofo pour y dispenser une formation artistique afin de développer la créativité. Son but est de mettre en valeur et de diversifier sensiblement la production artisanale locale afin d’en accroître la diffusion. Rouge Beauté vise l’autonomie financière de ces femmes qui peuvent maintenant produire, dans la durabilité, un artisanat créatif et original au sein de structures légères.

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vendredi 29 mars 2013

Le chantier, pour la création de la coopérative d'achat, la salle de formation et l'agrandissement de la boutique, continu à Mahajanga




Aujourd’hui, c’était jour férié à Madagascar, jour de commémoration : le 29 mars 1947 débutait l’insurrection malgache. Cet événement est souvent considéré comme l’un des signes avant-coureurs de la décolonisation en Afrique francophone.

Ce soulèvement fut suivi d’une terrible répression conduite par l’armée française qui fit plusieurs milliers de morts. Le nombre des victimes, dont de nombreuses femmes et enfants, fait encore débat parmi les historiens, il varie de 11000 à 100000, voire plus.

Je suis à Antananarivo depuis hier. Quand j’ai quitté le chantier d’agrandissement de notre local à Mahajanga, les menuisiers et les maçons étaient en pleine bisbille. Pour les uns, les linteaux n’étaient pas droits, pour les autres, les portes et fenêtres n’étaient pas aux bonnes mesures, enfin, tout cela va finir par s’arranger, je ne m’en fais pas trop.
Il est prévu deux charpentes différentes, une, au-dessus de l’espace de stockage, en bois carrés qui supportera des tôles et du satrana (feuille de palmier), l’autre en bois ronds sur toute la partie droite de la bâtisse qui, elle, ne sera recouverte que de satrana.
La charpente en bois carrée est terminée, mais n’est pas entièrement installée.
Le plancher est prêt, mais seules les pannes sont posées.
La partie maçonnerie n’est, cependant, pas tout à fait terminée car il reste deux poteaux et la dalle à couler. C’est un peu long à cause de la saison des pluies, le ciment a eu du mal à sécher, c’était prévisible, heureusement que cette année, la météo a été clémente sur Mahajanga. Nous avons eu beaucoup de chance quant aux cyclones contrairement aux nombreux sinistrés de la région de Tuléar.

Robine, l’artisane-relais de Rouge Beauté à Mahajanga revient tout juste de Mitsinjo, pour discuter, ainsi que d’autres artisans du Label Angaya, avec l’Association de protection de la nature, Asity, présente dans cette zone de la province. Nous sommes en train de mettre en place une sorte de convention pour leur acheter du raphia, en gros, du naturel et du coloré, collecté et teinté dans le respect de la nature. Bien sûr, ce ne sont pas les artisans qui sont à l’origine de la déforestation mais les palétuviers font, maintenant, partie, des essences protégées. Précédemment, nous achetions leur écorce pour teinter le raphia, nous pourrions encore le faire car les règles sont bien peu respectées mais nous ne tenons pas à participer au pillage, il faut le dire, assez systématique,  de la nature.

Question production et commerce, cette saison a été meilleure que l’an passé. Il nous tarde de déménager dans nos locaux agrandis et de mettre en place notre coopérative d’achat et un nouveau programme de formations.
Laingo a crée un nouveau modèle de chapeau pour homme, femme et enfant.

Ce matin, j’ai parlé, au téléphone, avec Philomène, l’artisane-relais de Sainte Marie, cette fois-ci, je ne pense pas avoir de mauvaises surprises lors de ma prochaine visite à la fin du mois d’avril, la production est bien repartie. 

Dimanche ou lundi, je pars à Fianarantsoa, à suivre...

Rosemarie Martin