Les gens attendent beaucoup des élections municipales
qui se tiendront en juillet, cette ville, objectivement, pourrait être jolie et
bien plus touristique avec toutes ses belles collines, mais rien n’a été fait
pour la mettre en valeur depuis des décennies. Les artisanes n’ont aucun
endroit valable pour vendre leur production, mis à part le marché où les prix
sont bradés.
Le véritable problème des femmes artisanes, contrairement aux hommes, c’est qu’elles ne sont pas reconnues comme de vraies professionnelles, on considère qu’elles créent à leurs moments perdus et donc que cette activité
n’est pas un véritable travail qui mérite une vraie rémunération. Les femmes
participent elles-mêmes à cet état de fait puisqu’elles ne se battent pas pour
se faire reconnaître à leur juste valeur.
À Mahajanga, avec notre structure et notre
organisation, nous pouvons exposer, valoriser et vendre au prix le plus juste
la production des femmes mais ici, je suis un peu désespérée, sans lieu de
vente bien placé et bien conçu, aucun espoir n’est permis, je ne peux même pas
pousser les artisanes à produire plus, pourquoi faire ?
Pourtant, les femmes de Andoabevava, petit village à
côté de Tsaramandroso au sud de Fianarantsoa, s'accrochent, elle font un travail
très dur, de la préparation du sisal à la vente du produit fini au marché et au
« stationnement », gare des bus, mais pour gagner quoi ? D’une
fois sur l’autre, je les vois vieillir et perdre leur entrain à toute vitesse
même si elles font un gros effort pour la photo que nous mettrons sur Facebook
qui a un gros succès jusque dans la brousse, ce monde est bien paradoxal.
https://www.youtube.com/watch?v=O52xQNQd8qM
À Mahasoabe, apparemment, la situation est meilleure,
la commune semble prospère, c’est sans doute dû à la découverte de gisements
d’or ce qui doit poser d’autres problèmes sans doute.
http://www.laverite.mg/index.php?option=com_content&view=article&id=3819:gestion-des-ruees-prevision-dassainissement-de-lor&catid=4:economie
J’y suis allée jeudi de l’Ascension, jour férié, en
revenant, nous avons croisé des dizaines hommes à pied, portant des bidons
vides, les fameux bidons jaunes recyclés qui contenaient 20 litres d’huile à
l’origine. Le chauffeur du taxi-brousse a expliqué que ces personnes allaient
acheter du tokagasy, rhum de fabrication locale, encore une production rentable
de Mahasoabe. Je n’ai pas assisté au retour, mais il devait être plus lent et
plus vacillant.
Les artisanes, elles, avaient produit, une fois de plus, des objets de qualité,
tapis en sisal et boîtes de toutes tailles, sandrify, portes lunettes, paniers…
en forona,
variété de ravindahasa, jonc.
Cet
après-midi, j’ai rencontré Simona, son association réalise des bemiray, patchworks en tissus de
récupération. Nous avons cherché des modèles de sac cabas à faire en soga, toile écrue de fabrication locale, car depuis le 1er mai, l'importation de sachets plastiques est interdite à Madagascar et à partir d'octobre ce sera la fabrication, la vente et l'utilisation qui seront interdites.
Demain départ sur Tana, j’ai pas mal d’achats à faire
pour la coopérative de l’Association, du fil et du tissu pour la broderie et
les doublures de sacs, j’achète des fins de coupons Cotona, de production
locale, ils sont abordables au marché. C’est à Antananarivo que je
trouve aussi certaines anses de cuir, les fermetures éclairs, la teinture…
Cette fois-ci, je vais aussi rapporter des moules à chapeaux.
Rosemarie Martin
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