À
Sainte-Marie, la maison est quasiment achevée, il ne reste plus que
la peinture et l'aménagement à faire : les tables, les chaises
et tabourets, les meubles de rangement ne sont pas encore terminés.
Nous avons eu quand même un très gros problème de fuite dans le toit,
deux jours après mon arrivée, il y a eu un gros orage, j'étais
complètement atterrée, il pleuvait autant à l'intérieur qu'à
l'extérieur de la maison, je me suis dit que nous avions très mal
choisi l'entrepreneur... J'étais recroquevillée dans le seul coin
sec quand les femmes sont arrivées et là, elles m'ont expliqué que
c'était normal, qu'il n'avait presque pas plu depuis que le ravenala
avait
été posé sur le toit, qu'il était donc très sec et qu'il fallait
justement lors des première pluies monter sur le toit pour le tasser
et faire adhérer les feuilles ensemble en le piétinant. C'est donc
ce qui a été fait, le résultat fut très probant.
À chacun de mes séjours, depuis que la route est finie, je loue un
scooter et fais monter mes bagages en taxi-brousse, j'avais acheté
quelques casseroles, je les ai retrouvées toutes cabossées, le
taxi-brousse a eu un accident, pas grave, heureusement, personne n'a
été sérieusement blessé, c'était le deuxième accident en quinze
jours.
Des
gens superstitieux penseraient qu'il y a une malédiction sur les
taxis-brousse d'Ambatoroa. Il y en avait trois il y a moins d'un
mois, celui-là est donc dézingué, le deuxième a été brulé il
y a peu par le chauffeur jaloux du troisième taxi-brousse qui lui
est maintenant en prison. Pas facile de prendre les transports en
commun !!! Bon heureusement qu'à Madagascar tout s'arrange
d'une façon ou d'une autre, plutôt d'une autre...
Sinon
les délestages électriques s'intensifient ce qui causes de grosses
difficultés pour la vie économique du pays et engendre des
problèmes d'insécurité car lorsque les coupures ont lieu la nuit
les voleurs en profitent, voilà au moins une activité lucrative en
pleine expansion.
Paradoxalement,
l'Ariary est remonté par rapport au dollar et à l'euro, certains
disent que c'est une bonne nouvelle, qu'enfin l'Ariary se stabilise,
d'autres disent qu'au contraire, c'est parce que le pays va très
mal, qu'il n'y a plus assez d'échanges économiques internationaux
et que l'Ariary est en roue libre. Je ne sais qu'en penser...
Heureusement qu'à Rouge Beauté, nous sommes toujours dans une bonne phase. Je
viens de passer une quinzaine de jours à Sainte Marie, les femmes
apprécient beaucoup le nouveau bâtiment, bien plus pratique, plus
grand, avec des sanitaires. Les diverses formations techniques et
théoriques continuent toujours. Elles attendent aussi avec
impatience leur voyage à Fianarantsoa courant avril pour y apprendre
des techniques de nattage et de teinture qu'elles ne connaissent pas.
En attendant, elles continuent sur leur lancée avec les nouveaux objets
crées en décembre. De nouvelles productions ont vu le jour depuis,
corbeilles en Penja,
variété de jonc local, rideaux-portières en raphia et bambou, ou
en coquillages...,
abat-jour en kira,
cœur
de raphia.
À la fin de mon séjour, nous avons aménagé la nouvelle boutique.
Suite à la session de décembre pendant laquelle nous avions
déterminé les capacités et les excellences de chacune, il a été
décidé cette fois-ci que chaque femme serait responsable d'une
certaine production minimum correspondant à ce qu'elle sait faire de
mieux et qu'elle maintiendra la qualité et le nombre de ces produits
à la boutique. Cela ne l'empêchera pas de créer d'autres objets si
elle le souhaite, au contraire.
Nous
verrons fin avril si cette nouvelle organisation marche bien, cela
permettrait de responsabiliser tout le monde et de mieux répartir la
production.
Demain,
je rentre à Mahajanga, où une nouvelle commande de tapis nous
attend.
À
suivre sur cette page ou sur FaceBook
Rosemarie Martin
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