Rouge Beauté œuvre pour le développement de micros-écoles d’arts appliqués à la production artisanale locale réalisée par les femmes à Madagascar. L’Association a choisi comme sites d’activité trois régions : la Haute Matsiatra, la Boeny et l’Analanjirofo pour y dispenser une formation artistique afin de développer la créativité. Son but est de mettre en valeur et de diversifier sensiblement la production artisanale locale afin d’en accroître la diffusion. Rouge Beauté vise l’autonomie financière de ces femmes qui peuvent maintenant produire, dans la durabilité, un artisanat créatif et original au sein de structures légères.

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dimanche 26 février 2017

Ambatoroa, Sainte Marie, penja et raphia







À Sainte-Marie, la maison est quasiment achevée, il ne reste plus que la peinture et l'aménagement à faire : les tables, les chaises et tabourets, les meubles de rangement ne sont pas encore terminés. 
Nous avons eu quand même un très gros problème de fuite dans le toit, deux jours après mon arrivée, il y a eu un gros orage, j'étais complètement atterrée, il pleuvait autant à l'intérieur qu'à l'extérieur de la maison, je me suis dit que nous avions très mal choisi l'entrepreneur... J'étais recroquevillée dans le seul coin sec quand les femmes sont arrivées et là, elles m'ont expliqué que c'était normal, qu'il n'avait presque pas plu depuis que le ravenala avait été posé sur le toit, qu'il était donc très sec et qu'il fallait justement lors des première pluies monter sur le toit pour le tasser et faire adhérer les feuilles ensemble en le piétinant. C'est donc ce qui a été fait, le résultat fut très probant.

À chacun de mes séjours, depuis que la route est finie, je loue un scooter et fais monter mes bagages en taxi-brousse, j'avais acheté quelques casseroles, je les ai retrouvées toutes cabossées, le taxi-brousse a eu un accident, pas grave, heureusement, personne n'a été sérieusement blessé, c'était le deuxième accident en quinze jours.
Des gens superstitieux penseraient qu'il y a une malédiction sur les taxis-brousse d'Ambatoroa. Il y en avait trois il y a moins d'un mois, celui-là est donc dézingué, le deuxième a été brulé il y a peu par le chauffeur jaloux du troisième taxi-brousse qui lui est maintenant en prison. Pas facile de prendre les transports en commun !!! Bon heureusement qu'à Madagascar tout s'arrange d'une façon ou d'une autre, plutôt d'une autre...

Sinon les délestages électriques s'intensifient ce qui causes de grosses difficultés pour la vie économique du pays et engendre des problèmes d'insécurité car lorsque les coupures ont lieu la nuit les voleurs en profitent, voilà au moins une activité lucrative en pleine expansion.

Paradoxalement, l'Ariary est remonté par rapport au dollar et à l'euro, certains disent que c'est une bonne nouvelle, qu'enfin l'Ariary se stabilise, d'autres disent qu'au contraire, c'est parce que le pays va très mal, qu'il n'y a plus assez d'échanges économiques internationaux et que l'Ariary est en roue libre. Je ne sais qu'en penser...

Heureusement qu'à Rouge Beauté, nous sommes toujours dans une bonne phase. Je viens de passer une quinzaine de jours à Sainte Marie, les femmes apprécient beaucoup le nouveau bâtiment, bien plus pratique, plus grand, avec des sanitaires. Les diverses formations techniques et théoriques continuent toujours. Elles attendent aussi avec impatience leur voyage à Fianarantsoa courant avril pour y apprendre des techniques de nattage et de teinture qu'elles ne connaissent pas.

En attendant, elles continuent sur leur lancée avec les nouveaux objets crées en décembre. De nouvelles productions ont vu le jour depuis, corbeilles en Penja, variété de jonc local, rideaux-portières en raphia et bambou, ou en coquillages..., abat-jour en kira, cœur de raphia.
À la fin de mon séjour, nous avons aménagé la nouvelle boutique. Suite à la session de décembre pendant laquelle nous avions déterminé les capacités et les excellences de chacune, il a été décidé cette fois-ci que chaque femme serait responsable d'une certaine production minimum correspondant à ce qu'elle sait faire de mieux et qu'elle maintiendra la qualité et le nombre de ces produits à la boutique. Cela ne l'empêchera pas de créer d'autres objets si elle le souhaite, au contraire.
Nous verrons fin avril si cette nouvelle organisation marche bien, cela permettrait de responsabiliser tout le monde et de mieux répartir la production.

Demain, je rentre à Mahajanga, où une nouvelle commande de tapis nous attend.

À suivre sur cette page ou sur FaceBook


Rosemarie Martin

 


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