Cela fait un mois et demi maintenant que je suis de retour à Majunga.
Demain, je pars à Sainte Marie pour revenir le 9 novembre, j'irai à
Fianarantsoa un mois plus tard.
À mon retour, les artisanes de Majunga m'ont fait la surprise d'un
nouveau tee-shirt aux couleurs de Rouge Beauté et de Mena Tsara
(l'association qui gèrent les ventes). Elles adorent ça l'uniforme
« évènementiel » !!!! À Sainte Marie aussi mais c'est
un lambahoany,
(pièce
de coton imprimé qu'on noue sous les aisselles ou à la taille) et
à chaque occasion festive, on les porte pour marquer son
appartenance au groupe.
En ce moment, l'ambiance n'est pas trop à la fête, nous sommes en
période préélectorale avec toutes les tensions que cela génère...
La délinquance
est en hausse depuis quelques années maintenant. Lorsque je suis à
Antananarivo, à la nuit tombée même avant 19h, je ne peux plus me
déplacer à pieds et dans la journée, il faut toujours faire très
attention à son sac, c'est un peu usant d'être toujours sous
tension. Dans l'ensemble, la confiance n'est pas de mise, un petit
incident peut rapidement mal tourner et les occasions de se faire
truander sont nombreuses.
À côté de cela, j'ai régulièrement de bonnes et de très bonnes
surprises de gens
attentionnés
et pas forcément de ceux auxquels on s'attendrait : quand je
passe à Antananarivo, je loge dans le quartier Tsaralalana, au bout
de ma rue, c'est le quartier Petite Vitesse réputé très malfamé à
juste titre, cependant, je prends toujours le taxi là car depuis le
temps, je commence à bien connaître les chauffeurs, évidemment
leurs véhicules sont, pour la plupart, des deux-chevaux et 4L en
piteux état. Les chauffeurs connaissent la plupart de mes trajets,
j'ai sympathisé avec Samson, le chef, il est toujours partant pour
me conduire partout, surtout quand je vais à l'aéroport, la
dernière fois à 4h30 du matin, une de ses roues a crevé en plein
milieu de l'une des nouvelles voies construites à l'occasion de la
Francophonie. C'est certain, l'endroit n'est pas sûr, Hery a donc
continué sa route et a tenu à aller jusqu'où il pourrait me
trouver un autre taxi quitte à bousiller sa jante. Ce qu'il a fait
et il m'a mise en sécurité dans un autre taxi. Merci pour ce
professionnalisme, Monsieur Samson !!!
C'est la pénurie de raphia :
mauvaises récoltes, feux de brousse, exportation à outrance... le
raphia se fait très, très rare, tout le monde en cherche, du coup
son prix a doublé et comme c'est notre principale matière première,
nous avons de grosses difficultés en ce moment.
Pour compenser la perte, j'ai lancé un concours de nattes qui peuvent se réaliser également en satrana, variété de palmier local, les premières productions sont déjà sur notre page FaceBook, le résultat du concours est prévu le 12 novembre, d'ici là, j'espère qu'il y aura tout un panel de nouveaux modèles.
Pour compenser la perte, j'ai lancé un concours de nattes qui peuvent se réaliser également en satrana, variété de palmier local, les premières productions sont déjà sur notre page FaceBook, le résultat du concours est prévu le 12 novembre, d'ici là, j'espère qu'il y aura tout un panel de nouveaux modèles.
Malgré tout, la créativité
des artisanes ne s'est pas tarie, tous les lundis de nouveaux objets
voient le jours. À Rouge Beauté, nous préférons la diversité à
la production intensive.
La maison des enfants Akanin'Ankizy, nid des enfants, accueille 5 petits pensionnaires. Leurs situations familiales s'étant nettement dégradées pour des raisons diverses, maltraitance grave, abandons de la mère, père alcoolique et violent..., nous les accueillons même le week-end en ce moment. À Madagascar, les grandes vacances ne sont pas terminées, elle durent jusqu'au 19 novembre mais nous allons bientôt recommencer le soutien scolaire afin que les petits élèves ne soient pas trop rouillés à la rentrée.
Cette semaine, nous nous réjouissons pour Harisoa, la fille d'une artisane
de Rouge Beauté qui vient d'avoir, son bac, tout le monde est
content pour elle. Je disais au mois d'août dernier que dans notre
petite communauté de 64 familles, il y avait 3 enfants qui suivaient
des études
supérieures
mais en fait, ils sont 6 : 5 filles et un garçon, alors qu'il y
a 6 ans, il n'y en avait qu'un.
Nous sommes contentes de l'évolution positive pour ces femmes et leur famille, le niveau et la qualité de vie se sont nettement améliorés.
Une des artisanes battue par un mari alcoolique et violent vient de le quitter ; avec ses propres revenus, elle s'est fait construire une petite maison sur un terrain qu'elle a acheté pour y vivre avec ses enfants.
Nous sommes contentes de l'évolution positive pour ces femmes et leur famille, le niveau et la qualité de vie se sont nettement améliorés.
Une des artisanes battue par un mari alcoolique et violent vient de le quitter ; avec ses propres revenus, elle s'est fait construire une petite maison sur un terrain qu'elle a acheté pour y vivre avec ses enfants.
Les
formations continues d'informatique et de langues, les discussions
durant les réunions mais aussi et surtout l'autonomisation
financières de ces femmes font changer les habitudes de soumission.
À suivre aussi sur
Rosemarie Martin
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