Rouge Beauté œuvre pour le développement de micros-écoles d’arts appliqués à la production artisanale locale réalisée par les femmes à Madagascar. L’Association a choisi comme sites d’activité trois régions : la Haute Matsiatra, la Boeny et l’Analanjirofo pour y dispenser une formation artistique afin de développer la créativité. Son but est de mettre en valeur et de diversifier sensiblement la production artisanale locale afin d’en accroître la diffusion. Rouge Beauté vise l’autonomie financière de ces femmes qui peuvent maintenant produire, dans la durabilité, un artisanat créatif et original au sein de structures légères.

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mercredi 26 janvier 2022

Une nouvelle année à Rouge Beauté !

Toute l'équipe Rouge Beauté,  les 143 artisanes qui travaillent avec nous et les membres du bureau vous souhaitent une très bonne année 2022 !!! 

Pleine d'inventivité et de couleurs !!!


Rappel des missions : Rouge Beauté soutient à Madagascar 4 associations de femmes artisanes à Mahajanga, à Ambatoroa, Sainte Marie et en Haute Matsiatra. L'objectif de l'Association est l'autonomie financière, intellectuelle et physique de ces femmes par le développement de la créativité, les formations techniques et théoriques et une bonne intégration dans le marché local.
Le développement de la créativité apporte de la diversité et de la valeur à la production pour en accroître la diffusion. L'Association accompagne les femmes, les aide à s'organiser, à bien gérer leur activité afin qu'elle devienne rentable.
La formation, moteur du développement individuel et professionnel, est la clé de voûte pour la réussite du projet. Des formations design sont organisées régulièrement mais aussi l'apprentissage de techniques artisanales, l'alphabétisation, le calcul, le français, la gestion, l'informatique, la photographie... et des échanges des savoirs entre les différents sites de l'association.
Rouge Beauté aide à l'acquisition des équipements indispensables et inaccessibles pour les femmes du pays.


Depuis novembre, la troisième vague de Covid est arrivée à Madagascar certains y voient une corrélation avec l'ouverture des frontières depuis le 6 novembre, mais il me semble bien que l'épidémie était déjà arrivée par Morondava juste avant. Nous ne savons pas quel variant sévit sur la Grande Île. Omicron et Delta sont tout autour de nous, à La Réunion et en Afrique du Sud notamment. Pour l'instant, la population est très faiblement vaccinée, très peu de tests sont effectués, nous naviguons donc à vue, les cas sont relativement nombreux, les chiffres ne sont pas fiables. Les écoles fermées à la rentrée de janvier ont réouvert leurs portes le lundi 17.

À Rouge Beauté, nous avons décidé de ne pas baisser les bras et de continuer notre action de formation et d'accompagnement pour l'organisation et la gestion des sites, même si certaines activités doivent être déplacées ou reportées.


À MAHAJANGA,

L'activité est bien repartie, les artisanes de l'Association Mena Tsara, que Rouge Beauté soutient, arrivent à survivre sans l'aide solidaire et providentielle que nous avions obtenue lors de l'exercice précédant.

Les artisanes ont continué leurs activités, boostées par toutes les formations qu'elles ont suivies au premier semestre 2021. Elles présentent maintenant leurs produits via les réseaux sociaux et les distribuent dans tout Madagascar. Sur les 94 artisanes de Mena Tsara, 70 ont la Carte d'Artisane de la Chambre du Commerce, les autres sont encore débutantes. La gestion est sérieuse, les comptes sont bien tenus, les impôts sont déclarés et payés chaque année, c'est très important de contribuer à la vie civique du pays.

Nous avons fait un coin jeux pour les enfants à l'atelier.

La caisse de solidarité maladie fonctionne bien. Au début, nous avons eu beaucoup de problèmes avec de mauvais médecins peu fiables, voire dangereux, les artisanes ont donc passé un contrat avec un dispensaire très sérieux, chaque femme possède son carnet de suivi médical avec sa photographie et celles de ses enfants, en cas de maladie, elle se rend au dispensaire où ils sont soignés gratuitement. En fin de mois, la responsable de la Caisse de Solidarité va régler la note. Il nous reste à trouver un bon dentiste...

À Akanin'Ankizy, la Maison des enfants, le mois de septembre a été riche en rebondissements, nous avons dû quitter précipitamment la maison que nous occupions car elle avait été vendue sans que nous le sachions. Hé oui, c'est possible ! Heureusement, une des animatrices a rapidement trouvé une nouvelle maison dans le village de Belinta à 1,5km de Rouge Beauté.
Deux de nos petites pensionnaires, Fity et Elodie sont parties vivre avec leur maman qui s'est remariée. Le même mois, nous avons accueilli deux petites filles Diary 4 ans et Mitanto 10 ans. Miranto vient de perdre son papa. Diary, orpheline, était élevée par sa grande soeur Marcheline, la mère de Miranto qui vient de perdre son mari.
À l'occasion des fêtes de fin d'année, avec quelques amies, nous avons organisé un goûté festif, j'avais pu acheter des jouets avec les dons des adhérents : jeux de construction, corde à sauter, ballon, billes, lots de figurines, animaux et personnages, livres...
Les enfants avaient sorti leurs carnets scolaires pour l'occasion et nous avons eu la bonne surprise de ne voir que de bonnes notes, même Antonio qui avait de grande difficultés par le passé, a des notes bien au-dessus de la moyenne, son frère Cédric se passionne pour les échecs sur ordinateur. Estelle, toujours discrète, s'est emparée de la corde à sauter pour nous faire une belle démonstration.

Le soutien scolaire a bien porté ses fruits, nous allons continuer et reprendre les activité périscolaires pour tous les enfants des artisanes Rouge Beauté, danse, chant, théâtre, sport, informatique...

Le projet En avant les filles a concrètement débuté en novembre, Émelie 13 ans est entrée en cours d'année dans le meilleur lycée de Mahajanga en tant qu'interne. Elle est classe de 3ème.



À SAINTE-MARIE

En Août, je suis allée deux semaines à Ambatoroa pour animer une formation design, nécessaire à l'évolution de la production en fonction du marché.
Ce séjour a permis de faire le point sur les difficultés rencontrés par les artisanes, les orientations design à prendre, les mauvaises pratiques administratives à rectifier, définir clairement les prix, photos à l'appui, revoir la procédure pour répondre à une commande...

Le reste du temps, grâce aux téléphones Androïd performants, les échanges d'informations sont fréquents. Depuis le mois d'août, nous avons mis en place une réunion de travail bi-mensuelle via Messenger, on y pratique diverses activités : présentation en photos des nouvelles créations par les artisanes, commentaires, discussions sur le design et la finition des produits, discussion marketing, transmission et suivi des commandes, informations diverses...

Heureusement que nous avons cette possibilité de travail à distance. Néanmoins, depuis le début de l'épidémie, les artisanes de Sainte-Marie ont du mal à remonter la pente, elles n'ont pas bénéficié cette année, contrairement à leurs collègues de Majunga, d'un grand plan de formation qui aurait pu les stimuler et les faire progresser dans leur pratique ...

Caisse de Solidarité Maladie 
Sur le modèle de Majunga, les artisanes d'Ambatoroa ont constitué leur propre Caisse de Solidarité Maladie. Au mois d'août, elles ont augmenté tous les prix de 5%, ce pourcentage géré par une artisane sert à payer les frais médicaux des femmes de l'Association et de leurs enfants.


À FIANARANTSOA :

Avant l'épidémie de Covid, j'animais deux sessions de formation par an à Fianarantsoa, cette année, il n'y en a pas eu. Un Échange de Savoirs était prévu en décembre avec la participation de trois femmes de Mahajanga et trois de Sainte Marie mais il a dû être reporté en avril 2022 en raison de l'arrivée de la troisième vague de l'épidémie de Covid. Nous avons donc travaillé toute l'année via les réseaux sociaux mais ce n'est pas suffisant.

Comme à Sainte Marie, les artisanes de Haute Matsiatra ont du mal à remonter la pente. Elles sont réparties en trois associations sur deux villages de brousse. Pour galvaniser les différents groupes, et s'assurer d'une bonne qualité de réseau Internet, nous envisageons, dès que la situation sanitaire le permettra, de les faire se réunir une à deux fois par  mois dans un même lieu avec une encadrante, une sorte de coach, de coordinatrice, très à l'aise avec les techniques de communication internet pour encadrer nos réunions sur Messenger.
Une formation photographie va commencer bientôt, nous avons trouvé une bonne formatrice, professeur d'arts plastiques.


Dans tout le pays, la saison des pluies s'est enfin décidée à démarrer, il pleut, il pleut, il pleut !!! Nous l'attendions avec impatience cette pluie, mais voilà qu'il y en a trop. Antananarivo est en détresse. Les problèmes sont multiples et récurrents : les constructions tous azimuts qui rongent les rizières, les canaux d'évacuations non entretenus, les remblayages illicites qui sont devenus licites... 
Le problème est récurrent, d'après un rapport de l'AFD, il y aurait 700000 personnes en zones inondables dans des conditions alarmantes.
À Majunga, l'inondation de moindre importance a quand même fait beaucoup de dégâts dans les bas quartiers de la ville.


Pour ma part, je vais bien, j'espère vraiment pouvoir me rendre en France en juillet-août 2022.


Rosemarie Martin






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