Rouge Beauté œuvre pour le développement de micros-écoles d’arts appliqués à la production artisanale locale réalisée par les femmes à Madagascar. L’Association a choisi comme sites d’activité trois régions : la Haute Matsiatra, la Boeny et l’Analanjirofo pour y dispenser une formation artistique afin de développer la créativité. Son but est de mettre en valeur et de diversifier sensiblement la production artisanale locale afin d’en accroître la diffusion. Rouge Beauté vise l’autonomie financière de ces femmes qui peuvent maintenant produire, dans la durabilité, un artisanat créatif et original au sein de structures légères.

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lundi 25 septembre 2017

Sécheresse à Mahajanga

Après un séjour en France de deux mois, me voilà revenue à Madagascar depuis une quinzaine de jours.
L'heureuse surprise à Mahajanga c'est de voir que les femmes en mon absence ont chaulé l'intérieur de la boutique ainsi que de l'atelier et fait réparer les fissures, c'est nickel !!! Ça fait plaisir à voir. L'entretien d'un bâtiment, c'est son avenir et par le fait même l'avenir de l'Association.

Si les femmes sont complètement autonomes pour la gestion des ventes dans les boutiques, elles ont encore des difficultés à gérer le suivi des commandes que ce soit à Sainte Marie ou à Mahajanga. Cela demande beaucoup d'organisation, de rigueur et un sens du contact. Cette année, nous allons nous atteler à cette tâche tout en poursuivant les formations initiales (tissage, tressage, nattage, crochet, couture...) pour les nouvelles arrivantes et les formations continues pour tout le monde, informatique, initiation à Internet, malgache écrit, français.

À Mahajanga, nous devons aussi refaire la toiture en satrana, feuille de palmier. En construction traditionnelle ou semi-traditionnelle, les coûts de revient sont moindre qu'en Europe par exemple, par contre, il y a beaucoup plus d'entretien car les matériaux que nous employons sont moins pérennes. Pour notre budget, ce n'est pas une bonne chose puisqu'en général les subventions ne couvrent pas les frais de fonctionnement. Il nous faudrait encore plus d'adhérents...

Juillet-août, l'activité aurait dû s'intensifier étant donné le nombre de vacanciers qui fréquentent Petite Plage à Amborovy à cette période de l'année, le village est littéralement envahi par les Tananariviens mais notre marchandise n'est pas adaptée, trop chère, je pense. Nous devrons faire des efforts dans ce sens pour les prochaines vacances, produire une série de produits « spécial vacanciers ».

Rouge Beauté est toujours présente dans 3 régions à Madagascar, la production est spécifique à chaque site : tout au naturel à Ambatorao, Sainte Marie, tout en couleur à Mahajanga et un bon équilibre des deux à Fianarantsoa,

À Ambatorao, Sainte Marie les artisanes utilisent le raphia et surtout le penja, variété de jonc local qui a la particularité d'être blanc à l'intérieur, les artisanes en jouent pour créer des motifs quand elles le nattent, elles en font aussi des tresses cousues. Les fibres ne sont pas teintes.












À Mahajanga, les artisanes emploient le satrana, palmier local et le raphia en grande quantité. Le satrana est essentiellement natté, pour le raphia, les femmes appliquent 3 techniques, le tissage, le tressage cousu et le crochet. Elles aiment la couleur et ça se voit.


À Fianarantsoa, c'est le forona, variété jonc local et le taretra, sisal qui dominent la production, le forona est natté et le sisal tressé et cousu.





Malgré la sècheresse, nous avons pu faire notre stock de raphia, la collecte est très contrôlée, il y a toute une procédure administrative à respecter. En dehors de la saison de récolte qui court de mai à septembre on ne peut plus s'approvisionner auprès des producteurs, il faut donc bien anticiper sa consommation. Nous espérons que la prochaine saison des pluies apportera suffisamment d'eau, sinon ce serait dramatique pour le raphia.

À Amborovy, beaucoup de puits sont déjà asséchés. Le matsabory, petit lac situé non loin de Rouge Beauté est à sec depuis début mai alors que d'habitude il n'est jamais vide avant fin décembre à l'arrivée de la saison des pluies, c'est très grave, personne au village n'a déjà vu le matsabory complètement asséché en cette saison. Les ravinala, arbres du voyageur, meurent. Les gens sont obligés d'aller en ville à 12km pour acheter de l'eau de la JI.RA.MA.

La maison des enfants, Akanin'Ankizy, fonctionne bien. En ce moment les enfants des écoles malgaches sont encore en vacances, nous en profitons donc pour faire deux répétitions par semaine de danse, théâtre et chant en vu de notre spectacle dont la première représentation aura lieu vendredi 28 septembre. Une deuxième est programmée première quinzaine de novembre à l'occasion de la visite de deux de nos super parrains.

Les nouvelles de Sainte Marie sont bonnes, les femmes sont ravies de leur installation solaire. J'irai à Ambatorao sans doute fin octobre.


À suivre... 
https://web.facebook.com/rougebeautemadagascar/#


Rosemarie Martin




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