Rouge Beauté œuvre pour le développement de micros-écoles d’arts appliqués à la production artisanale locale réalisée par les femmes à Madagascar. L’Association a choisi comme sites d’activité trois régions : la Haute Matsiatra, la Boeny et l’Analanjirofo pour y dispenser une formation artistique afin de développer la créativité. Son but est de mettre en valeur et de diversifier sensiblement la production artisanale locale afin d’en accroître la diffusion. Rouge Beauté vise l’autonomie financière de ces femmes qui peuvent maintenant produire, dans la durabilité, un artisanat créatif et original au sein de structures légères.

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jeudi 10 mai 2018

Échange des savoirs et formations tissage, teinture...

La saison des pluies est bien finie maintenant. Cette année elle a été très intense et c'est une bonne chose, heureusement que nous avons pu refaire la toiture du local Rouge Beauté à Mahajanga. À Sainte Marie, malgré les cyclones et autres tempêtes tropicales, la maison a bien tenu.



Fin mars, début avril a eu lieu la session d'Échange des savoirs entre les artisanes de Fianarantsoa et celles de Sainte-Marie qui se sont déplacées pour l'occasion. Pour la plupart, c'était la première sortie de l'Île et pour toute un premier grand voyage, toute une expédition 
Tout c'est bien passé durant ce stage, l'accueil et les conditions d'hébergement chez Madame Françoise ont été au top. Des liens d'amitié se sont créés.
Les échanges se sont avérés très fructueux, le penja de Sainte Marie est un jonc assez proche du forona de Haute Matsiatra. Si les techniques des deux régions sont similaires quant au nattage, les savoir-faire de mise en forme sont très différents. Les artisanes de Sainte Marie qui ne savaient pas faire des bosses rondes étaient condamnées à faire des chapeaux carrés, impossibles à vendre, cette même technique mais ajourée leur a permis aussi de réaliser un nouveau type d'abat-jour. Les artisanes de Sainte Marie avaient aussi de gros problème de fixation de la teinture. En échange de ces techniques, elles ont appris aux artisanes de Fianarantsoa, à faire des cornets, des corbeilles quatre points de base et des abat-jour garaba.

J'en ai profité pour faire une formation design, un peu chaque jour.
Nous avons également passé une demi journée à Andohabevava avec les artisanes Rouge Beauté qui tressent le sisal, taretra.






À mon retour, j'ai retrouvé les femmes de Mahajanga qui sont, elles aussi, en pleine formation, surtout pour les nouvelles recrues, le groupe est passé de trente à plus de soixante personnes en deux ans.
Une formation tissage vient de se terminer ainsi qu'une grosse formation teinture naturelle sur tissus et sur raphia. 
Nous prévoyons ce mois-ci, une formation calcul basique pour toutes les femmes car le prix des tapis et des paniers en raphia tressé sont calculés en fonction de la surface. Pour l'instant, seules les 3 responsables sont capables d'évaluer ces prix.
Les 3 responsables de la vente et de la gestion se perfectionnent en informatique afin de gérer le suivi des commandes par correspondance, la gestion de la boutique étant maintenant complètement acquise. Nous n'exportons toujours pas à l'étranger mais nous avons maintenant des clients à Antananarivo et en province.








À Akanin'ankizy, au programme une formation pédagogique axée sur l'apprentissage de méthodes d'enseignement ludique utiles pour le soutien scolaire qui a lieu tous les mercredis soir mais aussi et surtout pour nos petits pensionnaires qui sont en échec scolaire. 






Pour le 1er mai, les artisanes ont organisé, cette année, une super fête sur la plage, trajet en bus spécial, pique-nique, danse, chant, ce fut une belle journée ! 




Pour finir, un petit coup de gueule : pour certains « artisans », il suffit de rajouter un pompon, un ruban, une anse... ou un bouton pour s'approprier le travail d'autrui. Nous nous sommes aperçues qu'il y a des personnes qui achètent nos produits pour les revendre à leur propre nom en les transformant légèrement, d'autres encore ne prennent pas cette peine. Grâce à la formation internet, les artisanes de Rouge Beauté ont accès aux réseaux sociaux, elles ont eu la surprise de retrouver leurs produits vendus dans un magasin d'artisanat par une personne qui s'est fait passer pour la créatrice.
Pour en revenir à l'artisanat de transformation, je peux l'apprécier quand le nouveau produit devient tout autre et non un produit habillé. Je défends la création. À mon avis, pour un bon designer, la forme naît du matériau, de ses qualités intrinsèques. C'est la matière qui amène la forme. On voit bien que les produits Rouge Beauté de Sainte-Marie sont tout à fait différents de ceux de Mahajanga car les fibres y sont très distinctes, à Sainte Marie, c'est le penja, jonc local, qui domine tandis qu'à Mahajanga, c'est le raphia mais également le satrana, variété de palmier. 

Sans rancune, à bientôt, n'hésitez pas à consulter notre page FaceBook : 
il y a des nouveautés presque toutes les semaines. 

Et quelques photos, ci-dessous.

Rosemarie Martin















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